RDC: supprimer l’APLC et renforcer la cour des comptes ?

Félix Tshisekedi et les hauts magistrats de l'Ordre judiciaire et de l'Ordre administratif
Félix Tshisekedi et les hauts magistrats de l'Ordre judiciaire et de l'Ordre administratif

En arrivant au pouvoir, Félix Tshisekedi a placé la lutte contre la corruption au centre de sa politique dite de bonne gouvernance. Insistant sur l’instauration d’un véritable état de droit, le chef de l’Etat avait décidé de créer l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC). C’est un Service spécialisé au sein du Cabinet du Président de la République, et est placée sous son autorité. L’APLC se définit comme étant l’autorité nationale de référence en matière de lutte contre la corruption. Sa mission est « de définir et de mettre en œuvre tous les programmes permettant de détecter les agissements susceptibles d’être considérés comme relevant de la corruption ou d’une infraction y assimilée ; de mener toutes études et diligenter des enquêtes nécessaires ; de provoquer des poursuites pour faire sanctionner toutes personnes ou tous groupes de personnes, organisations, organismes, entreprises ou autres services impliqués dans les actes de corruption, de blanchiment des capitaux et de faits assimilés dans les conditions fixées par la réglementation en vigueur. L’Agence Coordonne également tous les services et organismes publics en charge de la lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux, la criminalité organisée et les infractions y assimilées. 

Cette structure émerge aux côtés de la Cour des comptes qui est l’Institution Supérieure de Contrôle des finances publiques de la RDC. La Cour a pour mission d’effectuer, de manière indépendante, un contrôle externe à posteriori des finances de l’Etat et de ses démembrements ainsi que des organismes, entreprises publiques et autres entités bénéficiant du concours financier de l’Etat.

De son côté, Florimond Muteba, PCA de l’Observatoire de la Dépense Publique (ODP), estime qu’il faut plutôt renforcer la Cour des comptes dont les nouveaux magistrats ont prêté serment ce 31 août 2021.

Et d’ajouter:

« On vient de réhabiliter la Cour des comptes. L’APLC a-t-elle des cadres formés du niveau de ceux de la Cour des comptes? Non. Pour moi, les moyens donnés à l’APLC devraient aller à la Cour des comptes. Je ne dis pas qu’il ne faut pas un instrument pareil de lutte contre la corruption, mais il faut une structure d’appui à la démocratie et de lutte contre la corruption (…). Qu’on aille plus loin. Qu’on supprime l’APLC et que l’essentiel des moyens aillent à la Cour des comptes (...). L’IGF et la Cour des comptes peuvent faire un grand travail pour asseoir le contrôle public. C’est cela le plus important ». 

De son côté, l’APLC compte faire reculer la corruption d’au moins 60% à l’horizon 2026 avec sa stratégie nationale de lutte contre la corruption.

Écoutez les explications de Florimond Muteba ici.