RDC : l'axe Komanda-Mambasa, nouvelle cible des ADF, plus de quatre attaques en une semaine

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Photo d'illustration

L'axe Komanda-Mambasa (Ituri), 100 Km, est devenu le théâtre de l'activisme des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) dans l'est du Congo. En une semaine, la nouvelle société civile du territoire de Mambasa affirme avoir enregistré plus de quatre attaques, y compris des attaques répétitives à Lolwa, 35 Km de Mambasa où des ADF ciblent un important hôpital de la région.

Dans la nuit du vendredi à samedi 20 août dernier, les rebelles ADF ont signé leur incursion à Masiliko, à 27 Km de Mambasa, tuant un homme. Ce qui porte à près de 20, le nombre de morts enregistrés par la nouvelle société civile en l'intervalle d'une semaine.

"L'axe n'est plus fréquentable. Les rebelles ADF sont en mouvement. En une semaine, nous avons enregistré plus de quatre attaques répétitives. À Lolwa (35 Km de Mambasa-centre), trois attaques successives ayant causé au moins 8 morts dont des pygmées, à Banzu Banzu 9 morts, à Bandibwami (32 Km) 2 morts et samedi dernier, entre Masiliko (27 Km) et Mabukulu (24 Km), ils ont encore tué un homme. Vous voyez, ils professent vers Mambasa-centre. Et si rien n'est fait, dans les deux jours, ils vont atteindre le chef-lieu du territoire", s'inquiète John Vuleveryo,  président de la nouvelle société civile du territoire de Mambasa. 

"C'est une progression inquiétante. Nous regrettons que cela n'est pas fait l'attention des membres du gouvernement lors du dernier conseil des ministres", déplore-t-il dans un entretien avec ACTUALITE.CD. 

Long de près de 100 Km, l'axe Komanda-Mambasa est vital pour l'Ituri. Il facilite le trafic des personnes et des marchandises entre Butembo ou Bunia et Kisangani, via Mambasa-centre, et permet d'atteindre les principaux greniers de Mambasa, les villages comme Lolwa, Bandibwami, Masiliko. 

"Dans ces villages, on y cultive des viviers, notamment de haricots, riz, gros michelins qui nourrissent Mambasa. On y cultive également des produits industriels, notamment le cacao en grande échelle, mais à la suite de ces attaques, les paysans ont vidé les villages, abandonnant leurs récoltes. Nous craignons une crise économique et sécuritaire. Que les autorités agissent rapidement, avant que l'ennemi n'atteigne Mambasa pour bloquer l'accès à Kisangani (Tshopo)", plaide-t-il. 

Pour l'instant, de nombreux habitants quittent les villages situés sur l'axe Komanda-Mambasa. Ils se dirigent à Mambasa-centre, alors que d'autres progressent directement jusqu'à Beni ou Butembo, via l'axe Mambasa-Mangina (Beni-territoire). 

Les autorités politico-administratives de la région sont restées injoignables. 

Claude Sengenya