Les coordinations de la société civile de Beni ville et territoire, de Butembo et Lubero (Nord-Kivu) annoncent la suspension de leur collaboration avec la Mission des Nations Unies en RDC (Monusco). Dans une déclaration faite vendredi 19 août à Butembo, au terme de l’évaluation de la situation socio-sécuritaire du Grand-Nord (Beni, Butembo et Lubero), les forces vives accusent la Monusco de ne rien faire pour protéger les civils, victimes de l’activisme des groupes armés. Elles exigent ainsi son retrait immédiat du Nord-Kivu.
«(La société civile) exige le retrait de la Monusco des zones en proie (à l’insécurité, ndlr), spécifiquement au Nord-Kivu pour son inefficacité depuis plus de 22 ans. A cet effet, la société civile et toutes ses composantes réaffirment la suspension de leur collaboration avec la Monusco», a déclaré le président de la société civile de Lubero, M. Georges Katsongo, lisant le communiqué conjoint des coordinations.
Les forces vives du Grand-Nord-Kivu déplorent la mort de 17 personnes et 56 cas de blessés dans des manifestations anti-Monusco à Kanyabayonga, Butembo et Kasindi.
Face aux attaques récurrentes des groupes armés, la société civile déplore également l’inertie des forces congolaises de défense et de sécurité. La société civile évoque des tueries et incendies des véhicules sur les axes Beni-Kasindi, Beni-Bunia et Beni-Kisangani. Elle exige aussi la levée de la mesure de l’état de siège qui a, d’après elle, «trop duré avec son inefficacité» sur terrain, et plaide pour la déclaration de Beni, Butembo et Lubero comme zones sinistrées et l’organisation d’une assistance humanitaire adéquate. Au sujet des groupes armés, elle réclame la restructuration et matérialisation du processus de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation.
Claude Sengenya