Attaque de la prison de Butembo : face à « pareille infiltration », Constant Ndima n’exclut pas des sanctions contre certains responsables 

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Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, Constant Ndima

Le gouverneur militaire du Nord-Kivu n’exclut pas des sanctions à l’encontre des personnes dont les responsabilités seront confirmées dans l’affaire de l’attaque contre la prison de Butembo ayant conduit à l’évasion des centaines de détenus. Lors d’une conférence de presse animée jeudi 19 août dernier au terme de son séjour de trois jours en ville de Butembo (Nord-Kivu), le général Constant Ndima a dit ne pas comprendre pareille infiltration dans un quartier administratif hautement sécurisé.

« Au niveau de la province, nous allons prendre toutes les mesures nécessaires allant non seulement à la condamnation, mais aussi aux sanctions. Pour ce qui était du domaine de la défense, nous avons fait un constat amer aussi parce que la prison centrale de Kakwangura se trouve dans un quartier administratif. Une infiltration jusqu’à ce niveau ! L’ennemi a frappé et s’est retiré », a-t-il regretté, avant d’appeler les commandants des opérations militaires dans la zone à prendre des dispositions nécessaires pour la traque de l’ennemi.

« Au Grand-Nord, en ce qui concerne les opérations (militaires, ndlr), nous avons subdivisé le terrain aux axes. L’axe sud qui s’occupe de Butembo-Malikwa (trajectoire des ADF après l’attaque de la prison, ndlr), il y a un commandant. Chacun à ce qui le concerne doit prendre ses dispositions, afin qu’ils soient en opérations », a-t-il ordonné.

Jeudi 18 août dernier, le réseau des ADF a publié des images présentées, certaines comme celles de l’attaque de la prison de Kakwangura, et d’autres montrant des séances de moralisation des dizaines d’évadés recrutés à la prison centrale de Butembo.

Le gouverneur militaire du Nord-Kivu soutient qu’en attaquant la prison, les ADF voulaient renforcer leurs effectifs en recrutant parmi les évadés. Il rassure les habitants de Butembo que des dispositions sont prises pour éviter que ces nouvelles recrues permettent à l’ennemi de commettre des atrocités dans la ville.

« L'ADF, en procédant à l’attaque de la prison de Kakwangura de Butembo, avait pour objectif de renforcer ses effectifs. Ça peut être vrai, venir attaquer une prison ça peut être son mode de recrutement. Le commandant de l’axe Sud est au courant et dans la ville vous avez les effectifs des unités qui sont sur place. Ensemble avec la police, les services de sécurité, ils vont tirer les conséquences », a-t-il rassuré.

Mercredi 10 août dernier, un commando de 80 éléments des ADF ont attaqué la prison centrale de Butembo, provoquant l’évasion de plus de 800 détenus. Jusque-là, les autorités n’ont reçu à récupérer que près de 300, les uns courant encore dans la nature alors que d’autres ont été recrutés par l’ennemi pour renforcer ses effectifs.

 

Claude Sengenya