RDC: la CENI a tenu une matinée électorale sur l’inclusion de la langue des signes au processus électoral

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Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Denis Kadima Kazadi a animé, ce vendredi 29 juillet, une matinée électorale à Kinshasa sur le thème « inclusion de la langue des signes au processus électoral » en présence de la couche de la population concernée.

Cette activité qui est un cadre de concertation avait pour objectif de promouvoir l’accessibilité du processus électoral par l’interprétation en langue des signes congolaise dans le but d'obtenir la participation massive des populations sourdes aux élections à venir. 

«Comme cela se passe dans certains pays où les langues des signes expressivement reprises dans les constitutions, la nôtre le sera aussi, je l’espère, comme 5ème langue. Je salue les efforts du ministre impliqué dans cette démarche combien salutaire pour nos compatriotes malentendants. Effectivement, j’ai inclus toutes les catégories dans nos équipes de la CENI y compris les personnes malentendantes. Tout cela pour que personne ne soit laissé de côté. Je peux vous rassurer qu’aujourd’hui reconnaît cette langue et la valorise en soutenant la Loi organique portant protection et promotion des droits de la personne vivant avec handicap en RDC récemment adoptée et promulguée par le président de la République. C’est dans cet élan que j’ai nommé récemment au sein de mon cabinet deux conseillers, un sourd-muet et un interprète de la langue des signes pour s’occuper des cas spécifiques. Bientôt débute l’enrôlement et l’identification des électeurs et je peux me permettre d’affirmer que la CENI ne considère plus la surdité comme une anomalie mais plutôt une différence », a déclaré Denis Kadima Kazadi. 

Présente à la cérémonie, la ministre déléguée aux affaires sociales en charge des personnes vivant avec handicap, Irène Esambo Diata, a dressé quelques recommandations notamment la prise en compte de l’écriture braille dans la communication, la formation et l’information de la CENI au public pour une prise en compte affective de la donne handicap dans le processus électoral de 2023 en RDC.

« Au regard de la détermination et de l’engagement du président de la République, Félix Tshisekedi à rendre effective l’inclusion sociale des PVH en RDC, mon ministère a multiplié des plaidoyers à différents niveaux notamment au Parlement, au gouvernement et auprès des partenaires pour un processus électoral inclusif et accessible aux PVH, toutes catégories confondues en 2023 », a dit la ministre déléguée.

Anasthasie Mazanga, représentant le PNUD, a souligné que « l’inclusion des langues des signes congolaise au sein de la CENI est une première en RDC, et s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution 72/161 votée en novembre 2017 par l’Assemblée générale des Nations-Unies en faveur de plus de 300 langues des signes utilisées dans le monde dont celles de la RDC selon la Fédération mondiale des sourds. L’implication de cette catégorie spécifique au processus démocratique permet d'accroître une forte résonance sociale qui a des implications concrètes sur l’ensemble de la population congolaise ».

Fonseca MANSIANGA