Depuis que le M23, groupe armé ayant des liens avec le Rwanda et l’Ouganda et responsable de crimes de guerre à grande échelle commis il y a dix ans, ont pris le contrôle de plusieurs villes et villages en juin. Human Rights Watch renseigne que ses combattants ont eu recours à certaines des mêmes tactiques brutales. L’ONG note aussi qu’il y a de plus en plus d’indications que le Rwanda pourrait à nouveau soutenir le M23.
L’organisation explique que « comme par le passé, la compétition pour les ressources lucratives et les terres de l’est de la RD Congo peut avoir contribué à la résurgence du groupe, de même que le rôle du Rwanda ». Dans ce dossier, les intérêts de l’Ouganda sont également en jeu, ses forces étant déployées dans l’est de la RD Congo pour y mener des opérations contre les ADF, tandis que certaines allégations font état d’un soutien de l’Ouganda au M23, ajoute HRW.
« Le Rwanda et l’Ouganda ont également cherché à conclure des accords économiques avec le gouvernement de Tshisekedi afin de préserver leurs intérêts dans la région. Les deux pays soutiennent depuis longtemps des groupes armés responsables de crimes de guerre à grande échelle afin de contrôler les ressources de l’est de la RD Congo, et les responsables n’ont jamais eu à rendre de comptes », explique l’ONG.
Dans leur rapport publié mi-juin, le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York et son partenaire de recherche Ebuteli remettaient également le contrôle des minerais congolais au cœur de la résurgence du M23 et du lancement de l’opération conjointe FARDC-UPDF.
Rwandais et ougandais se battraient ainsi pour maintenir le contrôle des ressources minières congolaises. Les chercheurs expliquaient par exemple qu’en 2021, l'or était le produit d'exportation le plus important de l'Ouganda, pour une valeur de 2,24 milliards de dollars. De plus, « la majeure partie de cet or provient de la RDC et une baisse de l'accès à l'or congolais entraînerait des conséquences économiques majeures ».