RDC : le député Remyxon Mumbere soutient qu’il ne peut y avoir des vacances parlementaires alors que ça brûle dans les provinces sous état de siège

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Le député national Remyxon Mumbere

Le député national Remyxon Mumbere Mukweso s'oppose à la démarche du gouvernement qui tient à légiférer sur certaines matières pendant les vacances parlementaires. L'élu de Butembo dans la province du Nord-Kivu estime que l'Assemblée nationale ne peut pas céder ses prérogatives au gouvernement surtout en ce moment où la situation sécuritaire à l'Est de la RDC est précaire avec les attaques du M23 soutenu par le Rwanda.

Face à cette situation, l'élu du MS-G7 soutient qu'ils ne peuvent pas partir en vacances. Ils doivent plutôt rester en activité pour suivre de près la situation sécuritaire.

« Pour moi, cette loi d'habilitation n'a pas de place parce que d'abord prorogation ou pas, c'est le pouvoir qui revient aux députés à l'Assemblée nationale. Donc on ne peut pas nous arracher ce pouvoir-là et donner ce pouvoir au gouvernement. Aujourd'hui, Bunagana est entre les mains de l'ennemi, on ne peut pas aller en vacance parlementaire alors que ça brûle dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Nous devons rester ici en train de suivre de près la situation. Maintenant imaginez si la situation devient incontrôlable alors qu'on sera en vacance parlementaire qu'est-ce-qu'on prendrait comme décision ? C'est pourquoi nous disons que cette loi (habilitation, ndlr), dans cette situation actuelle, n'a pas sa raison d'être votée. Nous, députés nationaux de l'Ituri et du Nord-Kivu, sommes en train de sensibiliser d'autres députés pour rejeter en tout cas catégoriquement cette loi », a-t-il fait savoir à ACTUALITE.CD.

Il a déploré le fait que le chef de l'État n'a pas tenu sa promesse de tenir une table ronde sur l'avenir de l'état de siège. À l'en croire, cette stratégie a échoué et il faudra envisager d'autres stratégies.

« Une autre chose, c’est que vous savez, il y a pratiquement un mois et demi qu'on s'était rencontré avec le président de la République. Il nous avait promis qu'en tout cas avant la fin de la session, on saura l'avenir de l'état de siège, si on trouve que c'est une stratégie qui a échoué, bien-sûr elle a échoué, on la lève et on passe à une autre stratégie. Il fallait passer par une table ronde, ce qui n'a pas été fait mais aujourd'hui on vient, on nous présente la loi d'habilitation et aujourd'hui nous saluons la solidarité des députés qui ont montré une attitude faisant état de ne pas voter cette loi, c'est pourquoi vous voyez aujourd'hui nous rentrons sans qu'il n’ait plénière, on avait huit clos, on a juste parlé de la situation sécuritaire mais d'autres points qui étaient à l'ordre du jour n'ont pas été débattus », a-t-il ajouté.

Dans le même registre, il a indiqué que l'inscription du projet de loi sur la programmation militaire inscrit dans le projet d'habilitation est l'une des raisons qui fera en sorte que cette initiative du gouvernement ne passe pas.

Conformément à l'article 115 de la constitution, la session parlementaire de mars se clôture le 15 juin. Une fois que le projet de loi d'habilitation adopté au parlement, le gouvernement de la République va légiférer pendant 3 mois sur les matières telles que l'état de siège, le projet de loi sur la programmation militaire 2022-2025, la mise en place du cadre légal relatif à la promotion de l'entrepreneuriat, l'artisanat et la ratification de certains accords de coopération et de partenariat.

Berith YAKITENGE