RDC: 12 militants pro-démocratie condamnés à un an de prison

Les militants de Lucha condamné à 1 an de servitude principale
Les militants de Lucha condamné à 1 an de servitude principale

Un tribunal militaire a condamné vendredi à un an de prison ferme 12 militants pro-démocratie opposés au maintien de l'état de siège dans deux provinces de l'est de la République démocratique du Congo.

"Il s'agit d'une tentative scandaleuse de réduire au silence les voix critiques" en RDC, a réagi dans la soirée Amnesty International, en demandant la libération "immédiate et inconditionnelle" des condamnés.

Les militants du mouvement Lutte pour le changement (Lucha) avaient été arrêtés en novembre à Beni, dans la province du Nord-Kivu, lors d'une manifestation interdite contre la prorogation de l'état de siège dans la région.

Le tribunal militaire de Beni "les condamne tous à 12 mois de servitude pénale principale (...), condamne chacun à une amende de 250.000 francs congolais (125 dollars) payable dans les 8 jours" et "confirme leur détention", a déclaré son président, le Major Anicet Kalambayi.

Les 12 militants sont condamnés pour avoir osé "désobéir aux lois de la République", avoir "incité au manquement à l'autorité publique (...) en organisant une marche" pour dire "non à la 12è prorogation de l'état de siège", a détaillé le magistrat militaire lors de la lecture du jugement.

Leur avocat, Me Jean Pie Mbayo, a promis de faire appel de cette décision.

Né en 2012 à Goma, capitale du Nord-Kivu, le mouvement Lucha regroupe des jeunes "indignés" et se définit comme apolitique, non violent, mais déterminé à demander des comptes aux dirigeants.

Instauré depuis le mois de mai dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, l'état de siège a donné plein pouvoir aux militaires. Cette mesure exceptionnelle vise à mettre fin à l'activisme des groupes armés mais n'a jusqu'à présent pas réussi à ramener la paix dans ces deux provinces.

"Le président (congolais Félix) Tshisekedi doit lever les restrictions abusives" imposées "au prétexte de l'état de siège" et retirer aux cours militaires le pouvoir de juger des civils, a estimé dans un communiqué le bureau d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Est et la région des Grands Lacs.  

AFP avec ACTUALITE.CD