Déchéance du ministre de l’économie: outre l’action politique, ACAJ recommande l’action judiciaire

Jean-Marie Kalumba, ministre de l'économie nationale (2022)
Jean-Marie Kalumba, ministre de l'économie nationale/Ph. droits tiers

L’association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) a salué la déchéance du ministre de l’économie nationale, Jean-Marie Kalumba. Pour elle, cet exercice du contrôle parlementaire constitue un « signal fort à l'égard des membres du gouvernement compromis dans des actes de corruption et de détournement des deniers publics et autres agissements contraires à la bonne gouvernance mais aussi un sévère avertissement que les actes de mauvaise gestion ne resteront pas impunis ni politiquement, ni pénalement ».

De ce fait, ACAJ recommande au procureur général près la Cour de Cassation de se saisir de ce dossier pour des probables sanctions pénales.

«Etant donné que la sanction prononcée à l'égard du Ministre de l'Economie Nationale par l'Assemblée Nationale est de nature politique, il est primordial d'enquêter sans délai sur les griefs mis à sa charge aux fins d'y donner les suites judiciaires conséquentes », dit le communiqué d’ACAJ signé par son président Georges Kapiamba.

En outre, ACAJ demande aux députés nationaux « d’étendre leur sphère de contrôle parlementaire à tous les ministres dont la gestion calamiteuse a été récemment épinglée, soit par l'Inspection Générale des Finances, soit par d'autres structures étatiques attitrées, soit par les ONG de la société civile ou par les médias ».

«Cela éviterait de donner l'impression à l'opinion tant nationale, qu'internationale, que l'appréciation de l'Assemblée nationale serait discriminatoire en ce que ses sanctions seraient plus promptes à l'égard de certains ministres et molles pour d'autres pourtant mis sur la sellette depuis plusieurs mois en raison d'une gestion peu orthodoxe de ressources publiques », argumente ACAJ.

Et de poursuivre : « au premier ministre, chef du gouvernement d’user de ses prérogatives constitutionnelles aux fins de renforcer davantage son leadership sur les membres de son gouvernement par des évaluations régulières sur la gestion de leurs ministères respectifs, ainsi que la mise en œuvre de la feuille de route gouvernementale ».

Jean-Marie Kalumba était déchu par l'Assemblée nationale, mercredi 30 mars, à la suite d'une motion de défiance initiée par un groupe d'une soixantaine de députés.  277 sur 308 députés ont approuvé son départ à l’issue du vote secret. Il lui a été reproché entre autres, la flambée des prix des biens de première nécessité sur le marché et le dossier d'importation des chinchards de la Namibie en fin d’année dernière estimé à près de 6 millions USD.

Fonseca MANSIANGA