Dans une interview accordée mercredi au journal Belge Le Soir, Félix Tshisekedi a exposé sa position sur les crimes commis par les groupes et les armées de la sous-région dans l’Est de la RDC. « Je ne pense pas que ce soit à l’ONU de le faire. Nous devons nous doter des moyens de le faire. L’ONU, certes, peut nous accompagner par son expertise, ses experts, ses documents, pour nous aider à retracer les criminels. Je crois profondément qu’il n’y a pas de paix sans justice. Il faut que justice soit rendue à toutes ces victimes congolaises mais aussi rwandaises burundaises, ougandaises. Je ne pense pas que cela puisse dénaturer nos relations avec les pays voisins. », avait dit le Chef de l’Etat congolais.
Pour lui, le passé, c’est le passé. Il faut regarder vers l’avenir: « Ma vision c’est qu’il faut tirer un trait sur le passé, vivre ensemble. Nos populations vivent ensemble, se marient, s’unissent… C’est pour cela que dès mon élection ma première démarche a été de rencontrer mes voisins, cela ne sert à rien de vivre en se regardant comme chiens de faïence. Cependant, je crois que, pour pacifier les esprits, les réconcilier, il faut aider à faire la lumière sur ce qui s’est passé et cela, c’est à la justice congolaise de le faire, mais elle devra être aidée. Ce serait un grand moment d’avancée vers une paix durable dans la région ».
C’est une position que ne partage pas Denis Mukwege. Il clame sa foi en la justice internationale: « La dimension internationale et internationalisée des conflits doit entrainer une réponse internationale et internationalisée de la justice ».
Pour lui, regarder ensemble vers l’avenir nécessite d’interroger le passé et de l’assumer: « On ne peut pas tirer un trait sur le passé, tourner une page sombre et tragique sans rendre la justice, dire la vérité, octroyer des réparations et garantir la non-répétition des atrocités. Il s’agit de préalables indispensables à la réconciliation et au vivre ensemble dans des relations amicales. Il n’y aura pas de paix durable sans la justice ».
Entretemps, sur le terrain, les mécanismes de justice transitionnelle se font toujours attendre.
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