Kasaï : des étudiants en colère contre l'arrestation de leurs camarades sèment le désordre dans la cité d'Ilebo

La tension est vive ce mercredi 16 mars dans la cité d'Ilebo (Kasaï).  A la base, selon l'administrateur du territoire, un groupe d'étudiants de l'Institut Supérieur Pédagogique (ISP)/Ilebo en colère contre l'arrestation de 13 d'entr'eux  tiennent à casser la prison pour sortir leurs camarades arrêtés à la suite d'un acte de justice populaire, qui a fait un mort, il y a deux jours, au village Kasimba en secteur de Mapangu.

« Un ancien étudiant de l'ISP/Ilebo originaire de Mapangu était décédé dans son village de Kasimba. Ayant appris la nouvelle, les étudiants de l'ISP/Ilebo ont effectué une expédition punitive dans la famille du défunt accusée par eux de l'avoir tué. Ces étudiants se sont saisis de la mère du défunt qu'ils ont brûlée vive dans sa maison. Ils ont aussi torturé le père qui se trouve dans un état grave », explique l'administrateur du territoire François Kabula.

Et d’ajouter :

« Quand j'étais informé, j'ai dépêché la police qui a arrêté 13 étudiants dont trois filles. Ils sont à la prison d'Ilebo et la justice poursuit les enquêtes. Curieusement ce mercredi matin, les étudiants de l'ISP sont venus à mon bureau nombreux et ont blessé avec le jet des pierres le seul policier de garde. Ils ont caillassé mon bureau et brisé les vitres ».

M. Kabula dit aussi être en insécurité et coincé dans son bureau.

« J'ai appelé les renforts mais ce n'est pas suffisant. Je suis bloqué dans mon bureau avec une équipe de l'inspection territoriale en mission à Ilebo. Les étudiants que les policiers ont réussi à disperser campent tout autour de mon bureau. La situation n'est pas bonne ».

Quant aux objectifs poursuivis par les étudiants, l'administrateur Kabula indique qu'ils tiennent à aller casser la prison pour sortir leurs camarades.

La cité d'Ilebo, anciennement Port Francqui abrite un  important port sur la rivière Kasaï et une gare ferroviaire de la SNCC.

Sosthène Kambidi