Lors d'une causerie morale mercredi 25 janvier dernier à l’intention de toutes les unités de la police, le commissaire divisionnaire principal Dieudonné Amuli a déploré les recrutements illicites au sein des forces de l’ordre par certains officiers qui ne tiennent pas compte de la formation des recrues. Cette pratique ternit l’image de la police nationale congolaise qui est souvent impliquée dans des violations des droits de l’homme.
Le chef de la police a fait savoir qu'une commission est déjà à pied d'œuvre pour dévoiler les différents officiers qui s’illustrent par les recrutements illicites au sein de la police.
“ Nous avons maintenant une mauvaise habitude dans la police nationale congolaise et puis ça nous concerne les officiers. Les commandants tels que vous êtes là, pas seulement vous à Kinshasa, ici je m'adresse à toute la police nationale congolaise, dans les commissariats provinciaux, les officiers qui gèrent les gens au niveau des Sciats, Sous Sciats urbains ou territorial etc; ce qu’on appelle recrutements Illicites, c’est prendre une personne, un garçon ou fille puisque vous vous connaissez, vous les recrutez, vous donnez la tenue et il devient policier, vous lui attribuez un faux numéro matricule ou le numéro matricule d'un policier qui est déjà mort. Il n'a pas suivi la formation, il n'a rien appris, il n'a jamais lu le règlement militaire, il ne connaît rien de discipline, de la mesure de sécurité de l'arme, il n'a jamais étudié mais il devient policier et lorsqu'il part aux patrouilles, vous lui donnez une arme, comment va-t-il utiliser ça sans formation ? A qui la faute ? La faute revient aux officiers. Vous pensez que ça va passer mais détrompez-vous. Nous avons déjà mis en place une commission d'enquête ”, a fustigé le commissaire général de la police.
Il a dénoncé le fait que ces recrutements illicites sont encouragés par certains responsables. Pour lui, mieux vaut avoir un effectif réduit mais de qualité au lieu d’un effectif pléthorique composé des éléments non formés.
“Ce que je regrette, les commissaires provinciaux ont commencé à m'envoyer des messages me disant que dans ma juridiction j'ai 200 policiers qui ne sont pas payés ça fait 6 mois. Ils viennent d'où Monsieur le Commissaire provincial ? Donc vous les avez recrutés illicitement à votre manière pour agrandir vos effectifs, nous n'avons pas besoin d'un effectif des non formés, nous avons besoin de la qualité au sein de la police nationale congolaise même s'ils ne sont pas nombreux mais quand même qu’ils soient formés dans le métier de la police. Vous rendez un mauvais service à la nation et à la police nationale congolaise”, a déploré Dieudonné Hamuli.
Pour lui, les policiers qui commettent des bévues partout au pays sont les résultats des recrutements illicites.
“Nombreux qui font des erreurs, des fautes graves en ôtant la vie aux autres sont les genres de ces policiers qui sont recrutés illicitement, cette honte là, cette charge là c'est la police qui est en train de porter ça. La Police est déshonorée pourquoi ? C'est à cause de toi officier qui recrute illicitement. Celui que nous allons désormais attraper, ira l’Auditorat Militaire, je vais même demander à l'Auditeur général que la sanction d'un tel officier soit sévère allant dans la logique de vous dégrader, c'est comme que ça sera désormais”, a-t-il prévenu.
Plusieurs cas de meurtres par balle sont attribués aux policiers congolais qui à qui on reproche de jouer à la gâchette facile. La plupart des cas sont enregistrés lors des manifestations publiques. D’ailleurs cette semaine, un militant du mouvement citoyen Lucha a été tué par balle à Beni lors d’une manifestation contre l’état de siège. Cette manifestation a été réprimée sévèrement par les forces de l’ordre et de sécurité. C’est le troisième cas similaire en moins de deux ans dans la ville de Beni.
Clément Muamba