RDC-ESU : les professeurs disent constater que le gouvernement n'a pas de « considération » envers eux et prolongent la grève

Rectorat de l'Université pédagogique nationale (UPN)
Rectorat de l'Université pédagogique nationale (UPN)

Les Professeurs des Universités et Instituts Supérieurs de la RDC ont, ce mercredi 26 janvier, prorogé leur mouvement de grève pour 21 jours après un premier décrété le 5 janvier dernier. Cette décision intervient après une évaluation faite ce jour par le Réseau des Associations des Professeurs des Universités et Instituts Supérieurs du Congo (RAPUCO) qui, par ailleurs, se félicite que le premier mot d’ordre a été « scrupuleusement » observé sur l'ensemble du territoire national.

Le RAPUCO dit constater « avec profonde amertume un manque criant d'unité de vision et d'action au niveau du gouvernement » qui a fait de son communiqué du 3 janvier « une lettre morte ».

« Il constate également avec profond regret, que le gouvernement de la République n'a pas assez de considération envers les Professeurs des universités, la plus haute crème intellectuelle du pays, victimes de leur propre loyauté et de leur patience. Ce qui laisse penser que les professeurs des universités forment leurs propres bourreaux », dit le communiqué du RAPUCO.

Et de poursuivre :

« Pour s'en rendre compte et pas plus tard qu'hier, soit le 25 janvier 2022, la délégation du RAPUCO est restée toute la journée dans la rue attendant d'être reçue par le Premier Ministre, chef du gouvernement qui finalement a délégué son Directeur de Cabinet pour s'excuser ».

L’intersyndicale des professeurs s’insurge contre le comportement du gouvernement face à leurs revendications. En outre, il exige la réalisation « sans délai » de la totalité de son cahier de charges déposé en bonne et due forme auprès des instances compétentes.

« Tenant compte du fait que le gouvernement de la république s'illustre à minimiser la légitimité des revendications des Professeurs en se contentant des raccourcis populistes de demi-mesures et des promesses non réalisées, et ce, malgré toute leur bonne foi à sauver la formation de la jeunesse congolaise », a affirmé le RAPUCO.

La rentrée académique était censée intervenir le 5 janvier dernier. Les professeurs suivis du corps scientifique des établissements supérieurs ont déclenché la grève pour revendiquer l’amélioration de leurs conditions socio-professionnelles mais également la révision des récentes nominations des comités de gestion dans quelques établissements supérieurs « qui ne respectent pas les textes légaux », selon le RAPUCO.

Lors du conseil des ministres du 8 janvier dernier, le Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde avait demandé au ministre de l’ESU de poursuivre le dialogue avec les grévistes afin de garantir l'apaisement tout au long de cette nouvelle année académique.

Fonseca MANSIANGA