Présence ou pas de l’armée burundaise sur le sol congolais: silence radio à Kinshasa [Décryptage express]

ACTUALITE.CD

Dans ce numéro de Décryptage express, la rédaction résume pour vous ce qu’il faut retenir des informations faisant état de la présence ou pas des militaires burundais sur le sol congolais.

C’est une question très délicate pour le gouvernement congolais. Les autorités politiques et militaires doivent déjà gérer l’épineuse question des opérations conjointes menées dans l’Est de la RDC entre les armées congolaise et ougandaise depuis le 30 novembre 2021.

Il faut peut-être aussi dire que lancement de ces opérations étaient critiqué par une partie de la société civile portée par le prix Nobel de la Paix Denis Mukwege. Il y avait également des députés nationaux originaires de l’Est du pays qui s’étaient ouvertement opposés à ces opérations rappelant notamment les dégâts causés par les précédentes entrées des troupes étrangères dans la partie orientale de la RDC.

Alors y a t-il ou pas aujourd’hui des troupes burundaises sur le sol congolais? La question a été évidemment posée au porte-parole du gouvernement. Il a répondu qu’il devait d’abord se référer aux autorités militaires et recouper tous les renseignements avant d’apporter une réponse officielle.

Cela fait plusieurs fois que le conflit entre ce groupe rebelle et l’armée burundaise s’étend en RDC. Pourquoi n’y a-t-il pas de coopération militaire ? 

Depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en 2018, la stratégie a été clairement énoncée: Les Forces armées de la RDC doivent étendre la coopération militaire avec les armées des pays de la sous-région. 

Ce, dans le but de neutraliser de manière définitive tous les groupes armés dont les ADF, les FNL, les FDLR, le Red Tabara, etc.

Les autorités congolaises veulent, disent-elles, que cette dynamique soit plutôt régionale. 

En septembre 2019, des rencontres s’étaient tenues dans ce sens à Goma entre les armées des pays suivants : Rwanda, Burundi, Ouganda et Tanzanie. 

C’était en présence de la MONUSCO, du programme américain AFRICOM et de la CIRGL, la Conférence internationale pour la Région des Grands-Lacs.

C’est cette logique qui avait aussi guidé les travaux de la dernière rencontre organisée à Kinshasa en Mars 2021.

Avec Gitega en particulier, la question était débattue à la grande commission mixte RDC-Burundi à Kinshasa en aout et septembre 2021.

Elle a même fait l’objet d’un tête-à-tête entre les présidents de deux pays dans la capitale congolaise.

L’option assumée publiquement est celle de la mutualisation des efforts pour ce qui est des renseignements. Mais plusieurs sources confirment que les incursions de militaires appartenant aux forces loyalistes de ces pays sur le sol congolais n’ont pas cessé.