Cinéma : « Juwaa », le film du réalisateur congolais sélectionné à la dernière édition du Fespaco

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Le film intitulé Juwaa (soleil en swahili), du réalisateur belgo-congolais Nganji Mutiri, a eu l'honneur de faire partie de plus 100 autres films retenus et montrés à la récente 27ème édition du Festival Panafricain de Cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), en octobre 2021. De passage à Kinshasa, Nganji est revenu pour ACTUALITÉ.CD sur cette sélection, son importance et sur des sujets tels que l'écriture des films ou la valorisation des productions locales.

« Chaque sélection dans un grand festival, en plus d'apporter de la visibilité, je pense que ça apporte une fierté, de la motivation. Avoir la première mondiale du film en Afrique était très spéciale pour moi parce que je suis né et j'ai grandi en Afrique. Même si le film est majoritairement tourné en Belgique, ce sont des personnages africains qui ont joué », a indiqué le réalisateur.

Et d'ajouter :

« J'écris des films qui correspondent d'abord à ce que moi, j'aimerais voir en tant que public. Je me dis si je suis assez sincère dans ma démarche, vu que je suis fan de l'être humain mais aussi fan du cinéma de façon générale, il y a de fortes chances que les fans du cinéma s'y retrouvent. Un film que je fais ne ressemble pas au suivant, c'est en fonction de l'histoire, des personnages que ça sera plus dramatique, plus d'actions, de comédie etc. »

Le film, principalement écrit en français, avec quelques dialogues en swahili, une version proche et plus élargie de son court métrage Le soleil dans les yeux. Il sera montré au festival international de film de Mons, en Belgique, au mois de mars prochain. Il pourra être présenté à Kinshasa entre le mois de juin et juillet de l'année en cours.

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Dans ce drame familial de 85 minutes, l'acteur principal Amani a 10 ans lorsqu’il est séparé de sa mère Riziki après une nuit traumatisante à Kinshasa. Il a 20 ans lorsqu'il arrive à Bruxelles pour la retrouver et poursuivre ses études. Il est hanté par le passé. Riziki évite d’en parler alors qu’elle vit désormais en couple avec Raphaël.

Plus passionné par l’art que par ses études, Amani les délaisse et dérive. Refusant de faire le premier pas vers sa mère, il fuit la maison et noue de nouvelles amitiés pour finir sous l’aile d’un revendeur de voiture. Mais sa rancœur se retourne contre lui, contre la jeune femme qu’il convoite et finit par entraver le business de ses nouveaux amis.

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Nganji est natif de Bukavu, il y a grandi avant de se rendre en Belgique à l'âge de 16 ans où il a déjà passé plus de 20 ans. Il compte tourner son prochain long métrage entièrement dans son pays d'origine.

« Ce que je trouve dommage, c'est la quantité des films qui viennent du Nigeria, de l'Amérique latine, que beaucoup de foyers congolais regardent à la télé. Je me dis qu'il y a des réalisateurs congolais qui font des courts et longs métrages, si le gouvernement et les autres partenaires pouvaient travailler à changer les choses ; à un moment, nous serons aussi fiers de suivre tous les soirs des productions locales », a déploré Nganji.

Nganji Mutiri travaille dans le théâtre, le cinéma, la poésie et la photographie, toujours à la recherche de connexions et de perspectives entre le singulier et l'universel. Juwaa est son premier long métrage en tant que scénariste/réalisateur, il est sorti en octobre 2021. Il a déjà réalisé des films courts métrages tels que Condamné en 2012, Gni Ts Ac en 2014, Joy Power et Le Soleil Dans Les Yeux en 2016.

Emmanuel Kuzamba