Attentat à Beni: Mukwege plaide pour « une profonde réforme du secteur de la sécurité »

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Les militaires FARDC en patrouille/Ph. ACTUALITE.CD

Beni est toujours sous le choc après l’attentat à la bombe qui a couté la vie à 8 personnes et blessé au moins 20 autres. Les réactions se multiplient entre colère, solidarité et appel à plus d’action. C’est dans ce registre que Denis Mukwege qui se dit horrifié constate que l’Etat ne fait pas assez pour plus de justice et d’efficacité dans l’action sécuritaire.   

« Horrifié par l'attentat terroriste commis à Beni le jour de Noël ! Le vacuum sécuritaire et la culture de l’impunité ouvrent la voie à des conflits idéologiques très dangereux ! Non à l’endoctrinement de notre jeunesse ! Oui à une profonde réforme du secteur de la sécurité », a t-il déclaré.

En interne, plusieurs dynamiques vont également dans le sens de la réforme avec notamment l’adoption de la loi de programmation militaire. « Parce que pour l’armée on ne peut pas que se contenter du budget annuel pour transformer l’image de l’armée. Il faut un outil de programmation pluriannuelle où on définit la vision, ce qu’on veut comme armée, où on identifie les menaces, les actions et les stratégies », a par exemple déclaré le député Juvenal Munubo.

La nouvelle résolution qui prolonge le mandat de la MONUSCO va également dans le même sens. La mission onusienne, dit le conseil de sécurité, « doit également aider le Gouvernement congolais à « accélérer » l’appropriation nationale de la réforme du secteur de la sécurité, en l’appuyant dans l’élaboration d’une stratégie nationale et d’un plan de mise en œuvre clair, complet, assorti d’indicateurs et d’échéances ». 

Cette stratégie nationale doit également tenir compte de l’implication des pays voisins de la RDC. « L’élimination de la menace posée par les groupes armés doit passer par une stratégie régionale intégrée et un engagement politique fort de la part des gouvernements de la République démocratique du Congo, des États membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe et des États de la région des Grands Lacs afin de tirer le meilleur parti de la dynamique régionale positive enclenchée, en étroite coordination avec la MONUSCO et l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour les Grands Lacs », avait également souligné le conseil de sécurité.