RDC-Mahagi : la société civile décrète trois journées ville morte accompagnées d’incivisme fiscal après les tueries d’une dizaine de personnes 

Des traces de sang dans une parcelle après attaque des rebelles ADF à quartier Rwangoma à Beni/Ph ACTUALITE.CD

Trois journées ville morte sont décrétées par la société civile de Mahagi dès ce mardi 30 novembre, pour protester contre les tueries d’au moins 13 personnes dans une attaque des miliciens CODECO lundi au centre de négoce de Amé, à 34 km de Mahagi centre (territoire de Mahagi), situé à environ 185 km au nord de Bunia (Ituri).

D’après la société civile qui s’est réunie en assemblée générale extraordinaire, ces journées ville morte seront accompagnées de l’incivisme fiscal pour exiger des autorités le rétablissement de la paix.

« Nous avons pris les résolutions de décréter trois journées ville morte sur toute l’étendue du territoire de Mahagi à dater de ce mardi 30 novembre 2021, caractérisées par la suspension des activités scolaires, commerciales et surtout administratives, le refus de payer toutes les taxes et impôts sur toute l’étendue du territoire de Mahagi jusqu’au rétablissement total de la sécurité », a annoncé le président de la société civile de Mahagi, Abekani Ankua.

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Plusieurs habitations ont été incendiées par les assaillants au cours de l’attaque venus du territoire de Djugu voisin. Les chefferies des Angal-djuganda, Angal, Djukoth, Panduru sont ciblées par les attaques des miliciens CODECO.

L’insécurité embrase de plus en plus la province de l’Ituri. Tous les cinq territoires de cette province, à savoir Irumu, Mahagi, Djugu, Mambasa et Aru connaissent l’activisme des groupes armés. Même le chef-lieu, Bunia, au-delà de la criminalité urbaine, est assiégée par les miliciens dont les menaces pèsent énormément sur la ville.

L’état de siège décrété depuis mai dernier en Ituri et au Nord-Kivu n’ont pas réussi jusque-là à mettre fin aux violences. Les députés de ces deux provinces ont demandé au gouvernement de mutualiser les efforts avec des pays voisins afin de traquer les groupes armés dont les ADF et CODECO dans cette région.

Freddy Upar, à Bunia