Après un marathon de deux semaines, la COP 26 se clôture à Glasgow. Diversement commentée, la conférence a permis cependant certaines avancées. Les organisateurs se réjouissent particulièrement de l’accord final qui a pour but d’accélérer l’action climatique au cours de la décennie. L’autre acquis, c’est d’être parvenu à compléter les règles d’application de l’accord de Paris, après six années de discussions. Ce, particulièrement sur le fonctionnement des marchés carbone censés aider à réduire les émissions.
« Cela permettra l’application intégrale de ce texte historique, après accord sur un processus de transparence qui demandera aux pays de rendre compte des progrès réalisés en vue de leurs objectifs. Il comprend un Article 6 qui définit un cadre solide permettant aux pays d’échanger des crédits carbone au travers de l’UNFCCC », dit un communiqué de l’ambassade du Royaume-Uni en RDC qui précise que lorsque, « il y a près de deux ans, le Royaume-Uni s’est chargé d’organiser la COP26 en partenariat avec l’Italie, seuls 30 % de la planète étaient concernés par des objectifs zéro émission. La proportion est aujourd’hui d’environ 90 %. Au cours de la même période, 154 parties représentant 80 % des émissions mondiales ont présenté de nouveaux objectifs nationaux ».
Il y a aussi l’entente sur la sortie progressive de l’énergie au charbon sans systèmes de capture de CO2. C’est une première. La COP 26 se réjouit également des engagements à protéger près de 90 % des forêts du monde. Des promesses ont été faites pour permettre de mettre fin à la déforestation d’ici à 2030.
Tout n’est pas fini. Loin de là. Après l’adoption du Pacte de Glasgow sur le climat, l’objectif de garder en vie le 1,5° nécessitera « des efforts mondiaux concertés et immédiats ». Certains pays dont beaucoup du Sud attendaient plus de cette COP dont une garantie ferme de tenir l'objectif de le contenir à 1,5°C et des réponses concrètes aux demandes d'aide des pays pauvres.
« Nous avons toujours su que Glasgow n'était pas la ligne d'arrivée », a déclaré pour sa part l’américain John Kerry.
Selon l’ONU, la planète se trouve sur la trajectoire "catastrophique" de réchauffement de 2,7°C par rapport à l'ère pré-industrielle. L’un des objectifs majeurs de l'accord de Paris de 2015 est de limiter le réchauffement "bien en deçà" de 2°C et si possible à 1,5°C.
L’une des actions attendues est le suivi de la décision prise par tous les pays de revoir et renforcer dès 2022 leurs contributions déterminées au niveau national (NDC), c’est-à-dire leurs objectifs actuels d’émissions pour 2030.
Les organisateurs de la conférence prévoient à cet effet une table ronde politique annuelle qui élaborera un rapport global sur les progrès réalisés, ainsi que d’un sommet des dirigeants en 2023. L’autre suivi à réaliser est celui des engagements pris pour accroître de manière importante le soutien financier au travers du Fonds d’adaptation. Il a été demandé aux pays développés de doubler leur soutien aux pays en développement d’ici à 2025. La promesse toujours non tenue des plus riches de porter à partir de 2020 leur aide climat au Sud à 100 milliards de dollars par an ne s’est toujours pas concrétisée.
« Nous pouvons désormais affirmer de façon crédible que nous avons gardé vivant le 1,5°. Mais son pouls est faible et il ne survivra que si nous respectons nos promesses et traduisons nos engagements en mesures rapides. Je remercie l’UNFCCC d’avoir travaillé avec nous pour la réussite de cette COP26 (…). C’est à nous tous qu’incombe la tâche de garder à portée de main notre objectif d’1,5° et de poursuivre nos efforts pour garantir les financements et renforcer l’adaptation. Après le dévouement collectif qui a permis de conclure le Pacte de Glasgow pour le climat, le travail réalisé ici ne doit pas avoir été accompli pour rien », a dit le président de la COP26 Alok Sharma.
D’autres défis sont restés pendants, dont l’accélération du processus de sortie des énergies fossiles, sortie de l’électricité au charbon sans systèmes de capture de CO2 et la fin au financement international du charbon. Il y’a aussi le rythme de la transition vers des véhicules zéro émission s’accélère. Quelques-uns de plus grands fabricants mondiaux de voiture travaillant ensemble pour ne vendre que des véhicules zéro émission d’ici à 2040, et même d’ici à 2035 pour les plus gros marchés.