Achat plaques d’immatriculation des motos à Kinshasa : les conducteurs demandent d’être autorisés à circuler partout dans la ville à la fin de l’opération d’identification

ACTUALITE.CD

Un délai de 45 jours a officiellement été accordé aux motocyclistes œuvrant à Kinshasa en vue de s’acheter des plaques d’immatriculation qui leur permettra de circuler dans la ville de Kinshasa. Mais c’est depuis le 20 août dernier que le gouvernement provincial a lancé la campagne de vente de ces plaques. 

Ce mercredi 10 novembre, ACTUALITE.CD a fait la ronde de quelques arrêts et coins réputés de la ville pour se rendre compte de l’évolution de cette opération. Du rond-point terminus et super (Lemba) au marché central dans la commune de la Gombe en passant par le pont Cabu (Kalamu), le rond-point Huileries entre les communes de Kinshasa et Lingwala ou encore les arrêts pont à Pompage (Ngaliema) et terminus Mbudi (Mont Ngafula), le constat général est que ces motocyclistes communément appelés « Wewa » ne s’activent pas encore dans l’achat de ces plaques d’immatriculation. La grande majorité de ces motos ne sont pas encore munies des plaques. 

Interrogés par votre média, ces « Wewa » se disent prêts à se procurer ces plaques afin de se conformer à la décision de l’autorité urbaine. Cependant, ils demandent plusieurs préalables. D’aucuns soulèvent la problématique de l’interdiction des coins et recoins dans lesquels leurs motos n’ont pas l’autorisation d'accéder. C’est notamment le cas pour le boulevard du 30 juin et principalement la place de la Gare centrale. 

L’accès à ces endroits, selon eux, fait objet des tracasseries. Ils demandent à ce que le gouvernement provincial les garantisse de leur liberté de circulation à travers toute l'étendue de la République et de la ville de Kinshasa après l'achat de ces plaques d'immatriculation. 

« Qu'est-ce qui nous garantit qu'après avoir acheté les plaques d'immatriculation, nous pourrons circuler dans toute la ville de Kinshasa sans problème ? Parce que moi, je suis Congolais et non étranger. Nous pouvons avoir tout comme document, mais il nous est interdit de circuler dans la commune de la Gombe », dit l’un d’eux. 

D’autres, par contre, appellent le gouvernement à respecter ses engagements quant à la délivrance de ces plaques afin d’éviter l’échec que cette même opération a connu dans le passé. 

« La fois passée, nous avions acheté les plaques d'immatriculation pendant le régime de Kimbuta (Ndlr, ex-gouverneur de Kinshasa). Il y en a qui avaient payé leur argent mais n'ont jamais reçu leurs plaques jusqu'à présent. Je dirais que c'est mieux de vendre ces plaques là où on vend les motos en même temps, ainsi que tous les documents qui vont avec », a expliqué un autre motocycliste. 

Il y en a aussi qui estiment que le prix (fixé à 32 USD) est exorbitant et appellent à un dialogue devant aboutir à la minoration de ce coût. 

« (…) Nous ne refusons pas d'acheter les plaques d'immatriculation, mais entendons-nous vraiment sur le prix. Les motos avec lesquelles nous travaillons ne sont pas toutes en bon état. Nombreuses sont celles qui sont défectueuses et dont il est impossible de les revendre ne serait-ce qu'à 100$. Ils n'ont d’autre choix que de les utiliser car c'est à partir de cela qu'ils arrivent à nourrir leurs familles, payer les loyers, etc. vu que nous n'avons pas d’autre travail malgré le fait qu'on ait étudié. Nous souhaitons que les autorités fixent un prix allant même de 15 à 20$ et c’est comme ça que nous pourrions nous mobiliser pour nous le procurer », nous a confiés un motocycliste.

Il est complété par son collègue : « Je vais voir comment avant la date limite je peux avoir cet argent et acheter ma plaque d'immatriculation. Mais avant d'acheter, l'État doit chercher à s'entendre avec le syndicat des chauffeurs motos pour trouver un prix abordable ».

Par ailleurs, ils sont unanimes que ce délai de 45 jours leur accordé est suffisant : « le délai ne pose pas problème. L'essentiel est juste de fixer un prix abordable ». 

Ces plaques d’immatriculation sont fabriquées par la société Maxim. Elles sont vendues par la DGRK à 32 dollars américains. D’après le ministre provincial des transports, après ce délai de 45 jours, aucune moto ne va circuler dans la ville sans plaque d’immatriculation. 

Monica Bubanji et Gloire Kipoy, stagiaires UCC