Martin Fayulu qui milite pour la dépolitisation de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a déploré l’entérinement samedi dernier des membres de cette institution par l’Assemblée nationale. Il a dénoncé un processus entaché de « corruption, débauchage, menace, intimidation, chantage, victimisation ».
« Plutôt que de suivre la voix du peuple, Monsieur Mboso a témérairement décidé de défier tout le peuple congolais en faisant entériner de manière cavalière et théâtrale une liste incomplète des membres de la CENI avec à sa tête Monsieur Denis Kadima, un proche de Monsieur Félix Tshisekedi », a indiqué Martin Fayulu au cours d’un point de presse ce mardi.
Il s’agit, rappelle-t-il, des mêmes méthodes utilisées par le pouvoir pour la mise en place des membres de la Cour constitutionnelle, pour orchestrer la fraude électorale en 2023.
« Ce forcing n'est pas différent des conditions de mise en place de la Cour constitutionnelle. Et ce, pour servir l'ambition d'un homme qui veut à tout prix se maintenir au pouvoir soit à travers l'organisation de mauvaises élections, soit en les retardant. Un tel affront dirigé une fois de trop contre le peuple congolais est simplement inacceptable et mérite une réponse appropriée à la hauteur de la provocation », a ajouté Martin Fayulu.
En 2020, le Chef de l’Etat a nommé de nouveaux magistrats à la Cour constitutionnelle. Certains ont été permutés et devaient rejoindre leurs nouveaux postes à la Cour de cassation alors que les mandats étaient encore en cours. Parmi les nouveaux magistrats nommés par Félix Tshisekedi, il y a l’avocat Dieudonné Kaluba devenu président de cette haute instance du pays.
Martin Fayulu demande de faire bloc face au pouvoir.
« Ainsi, je lance un appel solennel à toutes les forces réellement acquises au changement à la constitution d'un grand bloc patriotique contre la dictature fatshiste qui se met en place dans la négation et le mépris total de la souveraineté du peuple congolais. Ce bloc aura comme mission principale de faire échec à ce macabre projet de fraude électorale».
A deux ans de l’organisation des élections, la tension monte au pays.
L'Assemblée nationale a entériné 12 sur 15 membres de la nouvelle CENI après l'adoption du rapport de la commission chargée d'examiner les dossiers individuels des candidats. L'église catholique et l'église protestante s'opposent à cet entérinement qu'elles qualifient d'irrégulier. Même au sein de l’Union sacrée, le parti de Moise Katumbi dénonce un cafouillage opéré par l’Assemblée nationale.
Trois postes réservés à l'opposition sont restés vacants. L'opposition dénonce la manière dont le processus s'est déroulé dans le cafouillage dans le seul but de mettre en place une commission électorale nationale indépendante aux ordres.
Ivan Kasongo