L’entreprise chinoise Bayond Mining et la coopérative minière pour le développement intégral (COOMIDI), qui exploitent l'Or dans le site minier de Mukera en territoire de Fizi (Sud-Kivu) sont accusées par la société civile de violation de toutes les conventions signées avec la communauté locale. Les deux sociétés sont accusées entre autres, de n’avoir pas dédommagé les paysans dont les champs ont été spoliés et de ne pas tenir la promesse de réhabiliter les routes.
C'est depuis le mois d'août dernier que les deux sociétés ont débuté officiellement les travaux d'exploitation de l’Or dans le site minier de Mukera dans le secteur de Mutambala.
« Il est vrai que les choses vont de mal en pis ici à Mukera par rapport à la gestion de la coopérative minière pour le développement intégral (COOMIDI) avec son partenaire Bayond Mining, une compagnie chinoise qui exploite l'or ici à Mukera. Ces dernières violent le cahier des charges signé avec la population locale. Le cahier des charges prévoit notamment de : dédommager les propriétaires des champs ayant été occupés, remettre les creuseurs artisanaux qu'ils ont trouvés dans leurs droits, réhabiliter les routes des dessertes agricoles, apporter de l'eau dans différents villages, construire des centres de santé, les écoles et tant d'autres … Aucune de ces revendications jusque-là n'est encore exécutée, et elles sont déjà à deux mois du travail », a dit à ACTUALITE.CD mardi dernier, Christophe Bonane, président de la société civile de Mukera.
Il ajoute : « Lorsqu'on les invite dans diverses rencontres, ils ne se présentent pas, c'est la méfiance comme ils ont suffisamment de moyens. Nous pensons que s'ils n'arrivent pas à répondre favorablement à ces revendications, nous allons initier des actions citoyennes pour exiger leur départ ».
Dans le camp de deux sociétés minières, on appelle la société civile à la patience en attendant de répondre au cahier des charges de la communauté locale. Bushiri Mnemba, président du conseil d'administration de COOMIDI précise cependant, que les propriétaires champs occupés ont été indemnisés et les creuseurs déguerpis ont été payés.
« Nous sommes une coopérative minière pour le développement intégral. Donc nous travaillons sur le développement de la communauté. Tout début a toujours été difficile et si la société civile peut se plaindre ou s'agiter, personnellement, je crois que c’est pour rien. Car toutes les promesses que nous avons faites nous les avions réalisées. Nous avons indemnisé les propriétaires des champs, les creuseurs que nous avons rencontrés, nous les avons payés. Et jusque-là, nous continuons toujours avec l'exécution d'autres revendications. Ce que nous rappelons à la société civile est d'aller lentement avec les choses. Elle veut que nous exécutions tout à la fois, c'est impossible. Nous n'avons que deux mois depuis que nous sommes là, il faut nous donner du temps. Leurs menaces ne nous serviront à rien, nous travaillons progressivement et nous sommes sûrs que nous allons satisfaire tous ces gens à qui nous devons », a déclaré le président du conseil d'administration de COOMIDI.
Au total, quatre sites étaient attribués par l'État à ces deux sociétés pour exploitation minière. Il s’agit de Mukera, Itota, Kananda et Simbi.
Plusieurs sociétés étrangères exploitent les minerais dans la province du Sud-Kivu. La plupart de ces sociétés ne sont pas toujours en règle avec l’Etat et ne répondent pas favorablement au cahier des charges des communautés locales. C’est notamment le cas de six entreprises chinoises dont les activités d’exploitation de l’Or ont été suspendues il y a plus d’un mois dans le territoire de Mwenga au Sud-Kivu car exerçant illégalement. A Kinshasa, une commission d’enquête parlementaire a été créée à l’Assemblée nationale pour contrôler notamment la validité des titres et contrats miniers à travers le pays.
Lubunga Lavoix, à Baraka