Procès Rossy Mukendi : un des gardes de Carine Lokeso avait gardé un chargeur contenant les balles réelles lors des opérations du 25 février (Avocat)

Procès Rossy Mukendi/Ph ACTUALITE.CD

Le lundi 20 septembre dernier, l'instruction de l'affaire sur la mort de Rossy Mukendi s’est poursuivi devant la cour militaire de Kinshasa-Matete, en foraine à la prison militaire de Ndolo. Au cours de cette audience, les avocats de la prévenue, la commissaire principale adjointe Carine Lokeso, se sont opposés à la comparution des quelques témoins. Selon eux, la prévenue devrait être au courant de la liste des témoins à auditionner par la cour militaire, mais cette dernière a réfuté cette thèse poursuivant l'instruction de l'affaire, en rappelant le pouvoir discrétionnaire du président de la composition de faire venir les témoins qu'il estime opportune dans la recherche de la vérité.

« Il y avait des témoins qui devraient comparaître, mais le conseil de la prévenue Carine s’est opposé à leur comparution au motif pris que l'article 242 du code judiciaire militaire qui exige que la liste des témoins soit notifiée aux prévenus par le ministère public. Ce devoir légal n’ayant pas été accompli, ils ne pouvaient être auditionné. Et nous, nous avons dit qu'il y a aussi l'article 249 qui parle de comparution des témoins, dans l'article 249 il ne s'agit pas de la notification, car se sont des témoins qui sont venu en cours d'instruction, et a part ça, l'article 249 donne le pouvoir au président de faire venir par devant lui tout celui dont l'audition parait opportune. La cour a décidé d'auditionner le témoin Kuya qui se trouve en détention, qui a déposé sa version des faits par rapport aux changements d'arme" a expliqué à ACTUALITE.CD, l'avocat de la partie civile David Tshimanga.

Selon la partie civile, un des gardes détenait toujours les munitions létales lors des opérations du 25 février à l'église Saint Benoît.

« (...) parce que c'est Kuya qui avait détenu les armes avec des munitions réelles et un jour avant l'événement, et il avait fait la remise et reprise avec Bivuala. Alors le 25 Février, Bivuala devrait changer les balles réelles par les balles en caoutchouc, mais sur les trois chargeur, contenant 90 munitions à balles réelles, il n'avait changé que deux chargeurs avec des munitions en caoutchouc et il avait gardé un chargeur avec des munitions réelles , on a fini son audition et à la prochaine audience nous allons chercher à savoir qui avait demandé à Bivuala de garder un chargeur avec munitions réelles" a ajouté David Tshimanga

À la suite de cette confrontation l'affaire est renvoyée au 27 septembre prochain pour la poursuite de l'instruction. La prévenue Carine Lokeso est poursuivie dans l’affaire de meurtre de l’activiste Rossy Mukendi (36 ans) tué par balle le 25 février 2018 à Kinshasa alors qu’il participait à une marche pacifique organisée par le Comité Laïc de Coordination (CLC) pour réclamer le départ de Joseph Kabila et l’organisation d'élections crédibles.

Ivan Kasongo