RDC-Nyiragongo : la société civile rappelle la nécessité de réactualiser les nouvelles du volcan sur des panneaux de signalisation à Goma et environs

Les traces de la lave après l'éruption de Nyiragongo le 22 mai 2021
Les traces de la lave après l'éruption de Nyiragongo le 22 mai 2021

Plus de 3 mois après la dernière éruption volcanique de Nyiragongo (Nord-Kivu), les acteurs de la société civile plaident pour l'actualisation des informations  sur les activités du volcan à travers les panneaux de signalisation, et ce, dans tous les quartiers de Goma et villages environnants. Ils ont à ce sujet déposé mardi 7 septembre dernier, une lettre contenant leurs revendications aux responsables de l'observatoire volcanologique de Goma (OVG). 

Pour les acteurs de la société, membres de la thématique bonne gouvernance, le volcan Nyiragongo et le gaz méthane du lac Kivu, constituent jusqu’à preuve du contraire, un danger pour les populations de Goma et du territoire de Nyiragongo ainsi que celles de la ville voisine de Gisenyi au Rwanda. Ils ont par la même occasion émis le vœu de la création sur place à Goma d’une école de formation en volcanologie.

« Nous avons été surpris le 22 mai. Nous ne voulons plus de surprise. Voilà pourquoi nous sommes venus dire que les panneaux de signalisation qui avaient été placés par l'OVG et les partenaires qui l'ont accompagné ne contiennent plus des messages pour éclairer la population. On ne connaît pas l’évolution du volcan. Ce n'est pas tout le monde qui a la radio ou la télévision. Mais aussi la question de l'exploitation du gaz méthane du lac Kivu. Quid de cette question ? Le Président de la République nous avait promis une école de formation en volcanologie et catastrophes naturelles. Nous aimerions que le DG de OVG rappelle au Président de la République et à toutes les autorités pour venir nous aider à résoudre tous ces problèmes que nous avons ici chez nous », a dit Étienne Kambale, Team leader de la thématique bonne gouvernance de la société civile du Nord-Kivu.

En août 2021, 14 organisations de la société civile  du Nord-Kivu de la  thématique bonne gouvernance avaient adressé une lettre au Président de la République pour lui demander son implication personnelle dans la gestion de l'OVG. Ces acteurs de la société civile dénoncent notamment l'insuffisance des outils adaptés et modernes pour la surveillance, l'insuffisance des moyens financiers et l’hésitation de certains partenaires à appuyer l'OVG suite à la qualification mise en doute de certains agents.

Pour ces organisations,  « ces défis d'ordre technique, scientifique et socio-économique auxquels fait face l'observatoire volcanologique de Goma, OVG, risquent de ne pas faciliter la bonne surveillance des volcans Nyiragongo et Nyamulagira »  

« Il est vrai que quand le Chef de l’État était ici, il avait parlé de la mise en place d'une école de formation en volcanologie dans la ville de Goma où on pourra former les experts. C'est donc une problématique qui tient à cœur le Président de la République, notre ministre de tutelle et le comité de gestion de l'OVG. Le ministre de la recherche a dépêché ici sur place son directeur de cabinet que nous avons d'ailleurs reçu au bureau. Il aimerait avoir un échange fructueux avec vous pour que cette vision du Chef de l’État soit matérialisée dans la ville de Goma », a pour sa part réagi Adalbert Syavulisembo, directeur général de l'OVG.

Plusieurs centaines des victimes de l’éruption du volcan Nyiragongo du 22 mai 2021, dont des maisons ont été ravagées par les laves restent cantonnés au site de l'EP Kayembe dans le territoire de Nyiragongo, en attendant leur installation dans des abris déjà aménagés par le gouvernement à Kibati, 17 km au nord de Goma. D’autres dizaines étaient restées à Kamuronza dans le territoire de Masisi, où ils vivent dans la précarité, également en attente de leur installation dans des abris aménagés par le gouvernement, à travers le génie militaire des FARDC, à Kibati.

L’éruption du samedi 22 mai 2021 a fait au moins 31 morts. Certains habitants sont morts par asphyxie en voulant traverser la lave qui a coupé la route nationale numéro 2 à Kilima Nyoka dans le territoire de Nyiragongo, d’autres par accident de circulation sur leur chemin de fuite.

Jonathan Kombi, à Goma