RDC: le regroupement politique LE CENTRE appelle à la révision de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Ceni

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Germain Kambinga/Ph. Droit tiers

Le Regroupement politique LE CENTRE appelle à la réécriture de la loi organique n•10/013 du 28 juillet 2021 portant organisation et fonctionnement de la commission électorale nationale indépendante telle que modifiée à ce jour. Il estime que les intérêts politiques énormes qui jalonnent l'organisation des élections en République Démocratique du Congo ne rendent pas pour autant la personnalité désignée, apolitique ou neutre.

"Nous pensons que la meilleure formule serait que chacun des acteurs soit arbitre du processus et qu'il n'ait pas la possibilité d'accuser un autre d'avoir agi puisque tout le monde serait en ce moment partie prenante, acteur se surveillant mutuellement. Dans cette optique, une structure mettant en exergue la désignation des animateurs de la Ceni en interne par leurs pairs et la primauté du principe de collégialité dans la prise de décision à tous les postes de responsabilité, serait le meilleur gage de réussite du processus électoral en l'état actuel de notre démocratie. Elle garantirait à coup sûre,la neutralisation des intérêts contradictoires des différents camps politiques" dit Germain Kambinga, Président du regroupement politique dans une déclaration faite ce mercredi 11 août 2021 à Kinshasa.

Pour ce regroupement politique encore proche du FCC de Joseph Kabila Kabange, la désignation aux 7 postes de responsabilité au sein du bureau de la commission électorale nationale indépendante, se ferait désormais par l'organisation d'un vote en interne par les délégués des différentes composantes (majorité, Opposition et Société Civile). Ces dernières, dit-il, ne se contentant que de la tâche consistant à envoyer leurs délégués à la centrale électorale au prorata de leurs quotas respectifs.

"Le bureau est composé de sept membres dont au moins deux femmes, proposées par la majorité, l'opposition et la société civile. Il comprend les personnalités ci-après élues par tous les membres de la commission électorale nationale indépendante aux conditions suivantes : le président, élu parmi les délégués de la société civile, le 1er Vice-président, élu parmi les délégués de la majorité, le 2e Vice-président, élu parmi les délégués de l'opposition ; le rapporteur, élu parmi les délégués de la majorité ; le rapporteur adjoint élu parmi les délégués de la majorité ; le questeur, élu parmi les délégués de l'opposition ; le questeur adjoint élu parmi les délégués de la majorité" propose le regroupement politique cher à Germain Kambinga.

Le processus de désignation par les confessions religieuses du président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), relancé en mars après une interruption due à des violences en juillet 2020, s'est conclu sur une "note de manque de consensus", selon le rapport transmis à l'Assemblée nationale.

Ce document, signé par huit chefs religieux, comporte deux points de vue divergents sur le plan éthique, indépendance et réputation.

"Deux confessions religieuses considèrent que, sur le plan éthique et de l'indépendance, les griefs (informations et allégations) contre deux candidats de la liste (les meilleurs sur le plan technique) affectent leur indépendance et leur crédibilité", lit-on dans le document.

Ces deux confessions ont donc demandé que les deux candidats en question soient écartés de la course, est-il indiqué sans autre précision. En revanche, les six autres confessions religieuses ont estimé que "les griefs relevés contre les deux candidats soit ne sont pas prouvés soit ne concernent pas directement les candidats" et ont appelé au vote, mais le président de la plateforme regroupant les huit chefs religieux n'a pas voulu organiser de vote "dans ces conditions", selon le rapport.

Clément MUAMBA