Honoré Shama a été inhumé dimanche à Kinshasa. Cet étudiant avait été tué le 24 juillet par un policier suite à une embrouille née du contrôle de masque de protection et des frais d’autorisation de tournage d’une vidéo dans le cadre d’un travail pratique.
Plusieurs étudiants étaient présents aux côtés de la famille du défunt. Le gouvernement était représenté par Muhindo Nzangi, ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU).
« Je me mets dans la peau de cette famille. Je me souviens en 2002 quand j’ai quitté le village pour la ville. Toute l’économie de mon père qui était un pêcheur a été placée dans mes études. Si seulement mon père et ma famille apprenaient que leur fils a été tué par un policier payé par l’Etat pour protéger la population et se transforme en bourreau », a dit le ministre.
Et d’ajouter:
« Le Premier ministre m’a demandé de surveiller tout ce qui se fera autour de cet évènement (…). C’est inacceptable que les vies soient fauchées par des gens mal formés. J’espère que ce malheureux événement va interpeller le gouvernement à faire mieux ».
Le commissaire divisionnaire adjoint Sylvano Kasongo, chef de la police ville de Kinshasa, avait tenu quasiment les mêmes propos au cours d’une parade spéciale organisée le lundi 2 août 2021 au stade des Martyrs à l’intention des policiers de sa juridiction. Ce, à la suite des bévues policières constatées pendant le contrôle de port de masque de protection contre la pandémie.
Le député Ados Ndombasi a d’ailleurs déposé une question orale avec débat au bureau de l’Assemblée nationale. Elle adressée à Daniel Asselo Okito Wankoy, vice-premier ministre de l'Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, au sujet de ces bévues policières.