RDC-Ituri : le député provincial Jean Bosco Asamba jeté en prison pour « Outrage au Chef de l’Etat »

Prison centrale de Bunia/Ph ACTUALITE.CD

En Ituri, le député provincial Jean Bosco Asamba a passé sa première nuit à la prison de Bunia où il a été envoyé lundi 28 juin. Arrêté samedi dernier pour « outrage au Chef de l’Etat », l’élu de la ville de Bunia a été auditionné par la justice militaire qui l’a gardé à vue au cachot de l’auditorat.

Jean Bosco Asamba est celui qui a dénoncé les promesses irréalisables de Félix Tshisekedi à la population de la province de l’Ituri déchirée par les violences armées. Il avait décrit une situation sécuritaire sombre notamment dans le territoire d’Irumu où des attaques armées des combattants ADF aux côtés des membres de la communauté Banyabwisha, selon les autorités, tuent les civils.

« C’est difficile d’avoir la paix présentement en Ituri. Les Banyabwisha entre là-bas (Boga) jour et nuit, ils ont des armes. J’avais dénoncé cela deux fois, ça risque de créer des problèmes dans les jours à venir. Mais qu’est-ce que les autorités m’ont répondu : honorable Asamba, laissez ce problème-là, c’est un problème du niveau des Nations Unies. C’était la première fois d’apprendre que le problème de l’Ituri était traité au niveau des Nations Unies. Moi je ne le savais pas. Cela veut dire que les autorités de la province sont quelque part bloquées. Si elles sont bloquées, à plus forte raison nous les députés. Espérer la paix présentement en Ituri c’est difficile », avait dit le député en s’adressant à des personnes rassemblée dans une maison pour l’écouter.

Les promesses irréalisables de Félix Tshisekedi qui a la « grande responsabilité ».

« La grande responsabilité revient au Président de la République, il trompe beaucoup. Le Chef de l’Etat se permet d’aller au Tchad enterrer Idriss Déby alors qu’en Ituri on a égorgé plus de 15 personnes, à Beni on en a égorgé beaucoup. Moi je commence à douter que le Chef de l’Etat ait vraiment le souci de la population iturienne. Il a promis le cantonnement (des miliciens, ndlr) rien, il a promis le désarmement rien,  il avait dit qu’il viendrait rester ici rien, tout ce qu’il promet il ne le fait pas. Le jour où le Président de la République viendra ici je vais le lui dire en face. Il n’y aura pas la paix mes chers frères, mes chers sœurs, donc nous devons prier. Mettons confiance en Dieu parce que ces militaires-là, ce Chef de l’Etat là, ces membres du Conseil de sécurité en qui nous croyons ne nous aident pas », avait-il indiqué.

Officiellement inculpé, cet élu devra donc attendre l’ouverture de son procès.