RDC : ce que pensent les étudiants de la décision de Félix Tshisekedi interdisant la vente des syllabus dans les Universités

Deux étudiantes de l'IFASIC. Ph. ACTUALITE.CD

Le Président de la République, Félix Tshisekedi et le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), Muhindo Nzangi, ont récemment pris la décision d’interdire la vente des syllabus par les enseignants dans les différents établissements universitaires publics et ce, sur l’ensemble du territoire national. A leur en croire, cette initiative vise à améliorer les conditions d’études des apprenants.

A Kinshasa, cette décision est déjà effective dans plusieurs établissements universitaires. Cependant, les avis des étudiants demeurent partagés autour de l'opportunité de cette mesure.

Ce jeudi 24 juin, ACTUALITE.CD a interrogé quelques étudiants issus de l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la communication (IFASIC), de l’Université Pédagogique nationale (UPN) ou encore de l’Institut national du bâtiment et travaux publics (INBTP) afin de recueillir leurs avis autour de cette question.

« En tant qu’étudiant, cette décision m'inspire à encourager le président de la République. Cette prise de décision est tellement bénéfique parce que dans certaines institutions ou Universités, les coûts des syllabus étaient chers mais avec la décision du Chef de l'Etat nous n’allons plus acheter les syllabus. La décision est effective chez nous à l'IFASIC. Les professeurs ne parlent plus des syllabus. Pour ça, je dis un grand merci au président Félix Tshisekedi »,  déclare l'étudiant harle Mbuyi de G3 à l’IFASIC.  

« Premièrement, je dirais que cette décision a été prise un peu trop tôt, car l'étudiant n'aura peut-être plus la capacité ou possibilité de se ressourcer ou nourrir son cerveau. La plupart de nos institutions et universités ne possèdent même pas une bibliothèque. Je pense que le taux de corruption prendra de la hauteur dans les institutions et universités. Pourquoi avons-nous dit que la corruption prendra la hauteur ? La corruption prendra sa hauteur, car avant, il existait un système : ne réussira dans mon cours que  celui qui a acheté le support ou payé le droit d'auteur. Mais, cette décision apportera aussi des bienfaits et avantages du côté des étudiants car, ce n'était pas tout le monde qui avait les moyens ou la possibilité de se procurer un ou plusieurs syllabus. Donc nous disons que cette décision est à la fois positive et négative », estime Dieu merci Kapinga,  étudiant en préparatoire à l’INBTP.

« Pour moi, la décision doit être annulée parce que le syllabus en question nous permet de revoir la matière  aujourd'hui, demain et après-demain donc pour moi, je proposerai de baisser le coût d’achat et non pas arrêter la vente des  syllabus.  Mais toutefois, chez nous cette mesure n’est pas encore effective. Les échanges entre monnaie et support n'ont pas encore cessé. Mais je pense qu’il sera mieux que cette décision débute à la prochaine année académique car cette décision n'est pas toujours acceptée et mise en pratique par les autres professeurs », Arian Kiangani, étudiant en G2 économie à l’UPN.  

« Personnellement, je n’ai pas du tout apprécié cette décision prise par le président parce qu’à l’Université, ce n’est pas tout le monde qui écrit. Et quand tu manques les cours, tu es pénalisé, tu n’as rien pour te référer.  Déjà  qu'il y a des professeurs qui n’arrivent pas à bien enseigner, et c’est vraiment déplorable. J'espère que le président va revoir cette décision.  Dans mon université, la décision a été instaurée et respectée mais difficilement », explique Shekina Vuvu, étudiante en G3 à l'IFASIC.

« D'un point de vue scientifique, la décision est bénéfique parce qu’elle nous  a permis  d'être à égalité avec tous les autres étudiants.  Avant les chefs de travaux et les professeurs étaient plus basés  sur les supports au point où avant de donner une interrogation, tu devrais avoir un support. Ils avantageaient ceux qui en avaient, du coups nous autres, qui n'en avions pas, nous étions paralysés et pour cela merci au chef de l'Etat. D'un autre point de vue, cette décision handicape les professeurs qui, eux, ont  des problèmes de salaires avec le gouvernement. Cette vente leur permettait de subvenir à leurs besoins. J'espère qu'il y a un système qui prend en charge  tous ces aspects. Dans mon université, je dirais que la vente des syllabus continue toujours,  la décision n'est pas encore effective », déclare Emmanuelle Mabeka, étudiant en G3 informatique de gestion à l’UPN. 

Bethyla Alfani, stagiaire IFASIC