Violences à Kinshasa  à la fin du Ramadan : sheikh Abdallah Mangala charge le camp Youssouf Djibondo et dénonce des « méthodes des extrémistes terroristes »

Dix jours après les violences qui ont émaillé la fête d’Aïd al-Fitr à Kinshasa, à l’occasion de la fin du Ramadan, le camp du sheikh Abdallah Mangala a rejeté les responsabilités au groupe de croyants que dirige Youssouf Djibondo qui se considère comme le chef de la Communauté islamique du Congo (COMICO).

« Ce qui s'est passé le 13 mai au stade des Martyrs est d'origine étrangère à l'Islam authentique », dit Moussa Kalema Sangolo, secrétaire général lors d’un point de presse ce samedi.

Le lieutenant de M. Mangala accuse le camp Youssouf Djibondo d’avoir orchestré les violences pour paralyser la prière prévue au stade des Martyrs.

« Il a été convenu que les deux parties se retrouvent à 8h30 devant l’entrée du stade pour accéder ensemble à l’esplanade. Contre toute attente, Monsieur Djibondo Kapiepie et sa bande se sont présentés à 7 heures pour prendre d’assaut les alentours du podium planté par le comité exécutif national de la COMICO, organisateur de ladite prière afin d’empêcher son Éminence Sheikh Abdallah Mangala Luaba d’y accéder pour conduire la prière comme convenue par les parties au Gouvernorat », explique-t-il.

Il dénonce des méthodes « terroristes ». 

« Il y a lieu de noter que la bande à Monsieur Youssouf Djibondo Kapiepie se radicalise davantage et prend de plus en plus des allures d'une véritable milice et si on y prend garde, des conséquences fâcheuses seront encore à déplorer aussi bien à Kinshasa qu'en provinces. Le mode opératoire de ces inciviques n'est autre que les ciblées suivies des incendies des biens meubles et immeubles, les voies des faits, etc. Ce qui n'a pas de commune mesure avec une religion de paix, de convivialité et de confraternité, par contre avoisine les méthodes des extrémistes terroristes », dit le secrétaire général de COMICO parlant au nom de sheikh Abdallah Mangala.

Abdallah Mangala et Youssouf Djibondo se disputent la tête de COMICO. Ce qui est à la base des tensions permanentes au sein de la religion islamique en RDC. 

Les violences ont éclaté le jour d’Aïd al-Fitr à Kinshasa ont officiellement fait 2 morts et 46 autres blessés ainsi qu’une jeep de la police incendiée. La police avait arrêté plusieurs présumés auteurs des troubles. A l'issue d’un procès en flagrance, 31 personnes ont été condamnées à mort, 5 mineurs d'âge ont été libérés mais devront être déférés devant la juridiction compétente.

Ivan Kasongo