État de siège en Ituri et au Nord Kivu : « nous avons l'obligation de respecter le droit de l'homme, le droit international humanitaire » (Armée)

Général Richard Kasonga et le ministre Patrick Muyaya/Ph ACTUALITE.CD

L’état de siège décrété par le Chef de l’Etat dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu entre en vigueur ce jeudi 6 avril 2021. Lors d’un point de presse conjointement animé mardi avec le gouvernement et la police, le porte-parole des FARDC, le Général-Major Léon-Richard Kasonga a indiqué qu’au cours de cette période l’armée respectera le droit de l’homme et le droit international humanitaire.

« Dans ce travail technique, quiconque pose un acte qui va dans le sens d'empêcher l'armée d'atteindre l'objectif final recherché qui est la paix et la restauration de l'autorité de l'État, celui-là va sûrement énerver la loi  et la loi va le frapper durement. Nous sommes au service du Peuple congolais, dans l'exercice de nos missions, nous avons l'obligation de respecter le droit de l'homme, le droit international humanitaire, ce qui est spécifique à l'armée est de respecter les règles d'engagement. Les règles d'engagement c’est quand vous avez par exemple des rendus ou capturés sur le terrain, vous le traitez de manière humaine. S'ils ont besoin de soins, ils reçoivent des soins, c'est en cela que nous sommes différents des groupes armés et de tous ceux qui sont à la base de l'insécurité dans l'Est de notre pays », a dit le porte-parole de l’armée.

Les forces de défense et de sécurité congolaises sont souvent accusées de violations des droits de l’homme. En mars 2021, le Bureau Conjoint des Nations-Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH) a documenté 39 violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales en lien avec l’espace démocratique, un nombre quasi égal aux violations documentées au cours du mois de février (40). La majorité de ces violations est imputable à des agents de la PNC (16 violations) et à des militaires des FARDC (15 violations).

L’état de siège donne le pouvoir aux militaires qui vont d’ailleurs établir une administration dans les provinces précitées.

« Pendant la période concernée, nous allons faire notre travail de tous les jours, cette fois-ci avec une différence puisque le commandant militaire gère en même temps la province mais aussi des troupes qui sont des éléments des manœuvres sur terrain. Ces troupes sont sous ses ordres, il les commande pour le rétablissement de la paix, pour le rétablissement de l'autorité de l'État », a ajouté le général Richard Léon Kasonga.

Lieutenant-général Luboya Nkashama Johnny a été nommé gouverneur du Nord-Kivu et le commissionnaire divisionnaire Alonga Boni Benjamin, vice-gouverneur. De son côté, le lieutenant-général Constant Ndima Kongba prend la commande de la province de l’Ituri. Il sera secondé par le commissaire divisionnaire Ekuka Lipopo.

Clément Muamba