Salon Littéraire du Kongo Central : l'importance de faire la littérature dans les langues nationales, au cœur d'un forum d'échange avec les étudiants de l'ISP Mbanza-Ngungu

Forum d'échange autour du thème “Aimer la littérature et oser écrire” dans le cadre de la première édition du Salon du Livre du Kongo-Central/Ph. ACTUALITE.CD

Dans le cadre des activités de la première édition du Salon du Livre du Kongo-Central, un forum d'échange autour du thème “Aimer la littérature et oser écrire” a eu lieu avec les étudiants de l'Institut Supérieur Pédagogique (ISP) de Mbanza-Ngungu. Le débat a tourné sur la littérature et l'importance d'utiliser ou d'oser écrire dans les langues nationales congolaises.

Edimo Moïse, diffuseur aux éditions Mabiki, spécialisée dans la publication des livres en langues nationales congolaises, déplore le fait de tout faire en français pendant qu'on est Congolais.

« L'Afrique ne saura pas se développer si elle ne sait pas s'approprier sa culture et ses langues nationales. Nous avons des livres qui apprennent le Lingala, basique de Swahili, s'initier à la langue Tshiluba, etc. On a produit, en 2020, le premier dictionnaire des langues nationales. Nous cherchons à ce que les Congolais puissent s'approprier leur langue, l'utiliser dans les manuels scolaires, pour parler science, etc. Nous sommes Congolais mais tout se conjugue en français, c'est aberrant. Le Congo ne peut pas se développer si on utilise une langue qui n'est pas la nôtre », a-t-il déclaré d'un ton ferme.

Crebix Mozalisi alias Sa Majesté, un des intervenants du forum et artiste pluridisciplinaire parmi lesquelles le dessin, la peinture et l'écriture. Il a fait le lien entre les textes et les images, il considère qu'il n'y a même pas un trait d'union qui les sépare. Bédéiste, il soutient l'idée selon laquelle les bandes dessinées doivent être écrites en langue nationale au-delà du français pour mieux raconter ce que nous vivons.

D'autres intervenants ont également partagé leur expérience, leur histoire avec la littérature pour susciter l'envie aux participants d'embrasser le secteur. Parmi ces intervenants figurent Christian Gombo, écrivain et activiste littéraire ; Le Marc Bamenga, écrivain et éditeur ; Lyricomane Ngobani, artiste Slameur et écrivain, ainsi que Soraya Odia, écrivaine et activiste littéraire, qui a également tenu un atelier de lecture avec les enfants pour les initier à la lecture et l'apprentissage des langues nationales congolaises.

Un atelier d'écriture a été animé dans la foulée par les mêmes intervenants pour informer d'abord sur les prix littéraires en cours dont Excellentia, Grand Prix Congolais du Livre et le prix Zamenga, puis pour donner des astuces fondamentales aux participants pour écrire des romans, des nouvelles, des essais, des poèmes, des fables, etc.

La première édition du Salon du Livre du Kongo-Central (SALIK) a ouvert ses portes ce mardi 27 avril comme prévu dans le territoire de Mbanza-Ngungu. Ont répondu présent, l'administrateur du territoire, les étudiants, élèves et passionnés y compris le Directeur Général de l'Institut Supérieur Pédagogique de Mbanza-Ngungu qui abrite le salon jusqu'au vendredi 30 avril.

Emmanuel Kuzamba