Sud-Kivu : la société civile d’Itombwe dénonce « l’inaction » de l’armée face aux violences des milices dans les hauts plateaux de Fizi, Mwenga et Uvira

Un milicien dans l'Est de la RDC

Exacerbée par les violences des miliciens, la société civile d’Itombwe dénonce « l’inaction » des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) face aux multiples cas des tueries des civils par les miliciens Gumino dans les hauts plateaux de Fizi, Mwenga et Uvira.

Cette dénonciation intervient après que les miliciens dirigés par le colonel déserteur Michel Makanika ont tué trois civils le mardi 23 mars dernier à Bijombo.

« Trois civils dont deux femmes qui revenaient du marché de Kipupu sont tombés dans une embuscade des Gumino. Tous des déplacés du camp de Bijombo, ils ont été tués. Nous nous demandons que fait l'armée ici où les civils sont tués chaque jour par les miliciens Gumino et Twigwaneo. L’armée reste comme spectateur d’un match de football alors que c'est elle qui est chargée de protéger les civils. Nous dénonçons le silence de la part de l'armée et nous demandons aussi au Chef de l’État de ne plus négliger la guerre de hauts plateaux de Fizi, Mwenga et Uvira car les paisibles civils meurent chaque jour », a dit Abakwa Abisha, secrétaire de la société civile d’Itombwe.

L’armée dans la région explique qu’elle n’est pas présente dans toutes les zones où les tueries sont perpétrées.  

« L'armée est aussi au courant de ces tueries mais nous avons un problème, nous ne sommes pas dans les milieux où la majorité des civils sont tués. Les civils sont tués surtout dans des milieux où il n'y a pas la présence de l'armée. Mais comme notre mission est de protéger la population, nous ne pouvons plus accepter qu'on tue les civils alors que nous sommes ici pour les protéger. C’est pour cela que nous sollicitons le soutien de la population pour vaincre l'ennemi », a dit le commandant du 221 bataillon de l’armée, le colonel André Ekembe.

Les violences persistantes dans les hauts plateaux se sont accentuées avec l’arrivée dans la région du colonel déserteur Charles Sematama. Au moins sept civils ont été tués dans les territoires de Mwenga et d’Uvira par les miliciens.  

Lubunga Lavoix, à Baraka