RDC-Ebola : un centre de traitement vandalisé par des proches d’un patient décédé en isolement à Masoya, près de Butembo

Photo d'illustration/droits tiers

Le Centre de traitement d’Ebola (CTE) de Masoya, d’où est partie l’actuelle épidémie d’Ebola, a été vandalisé le matin de ce jeudi 11 mars. D’après les autorités sanitaires, des jeunes en colère se sont appris aux chaises et autres dispositifs de lavage de mains, s’indignant du décès de leur proche, un jeune de 25 ans mort en plein isolement au CTE. 

Les manifestants ont vite été calmé avant qu’ils n’atteignent le périmètre à haut risque, déclare à ACTUALITE.CD, le  docteur Sangala de Ngulo, médecin traitement au Centre de santé de référence de Masoya.

 «C’et un patient que nous avons reçu le 8 mars. Il avait la fièvre, anémie, des douleurs abdominales. Nous l’avons conduit au CTE. Le même jour on a procédé au prélèvent par rapport à la suspicion MVE. Le résultat était négatif. 48 heures après on a effectué le deuxième prélèvent qui s’est aussi révélé négatif. Alors on voulait le décharger. Malheureusement, le patient est décédé vers 4 heures du matin. Alors nous avons mis le corps à la morgue en attendant l’arrivée de la famille pour qu’on procède à l’enterrement digne et sécurisé. Alors ses proches, venus du village, n’ont pas trouvé un interlocuteur digne. C’est ainsi qu’ils se sont mis à casser les chaises, les lavabos (dispositifs de lavage de mains)», a déclaré à ACTUALITE.CD le docteur Sangala de Ngulo.

Une équipe d’agents de santé s’est rendu à Ngere, village d’origine des auteurs d’actes de vandalisme pour une conscientisation des proches du défunt.

«Ils n’ont pas atteint la partie à risque. Mais ils ont pris leur corps pour l’enterrement. Une équipe a tété dépêchée à Ngere, 7 Km de Masoya. On a conscientisé le chef de village et les jeunes Ils ont compris ce que nous sommes en train de faire», ajoute-t-il.

Cette information a été confirmée à la presse de Butembo par le ministre provincial de la santé. Docteur Nzanzu Syalita appelle les habitants des zones touchées par Ebola à prudence pour éviter de plonger la région dans une crise sanitaire. Jusque ce jeudi, 11 cas positifs ont déjà été enregistrés, dont quatre décès et deux guéris. Mais depuis le premier mars, Butembo et Lubero n’ont enregistré aucun nouvel autre cas d’Ebola. Le ministre provincial de la santé félicite les habitants et sollicite leur engagement pour l’éradication de cette maladie.

Claude Sengenya