Affaire Afriland First Bank : HWR invite les autorités congolaises à annuler les condamnations à mort des lanceurs d'alerte et à enquête sur leurs allégations de corruption

MM Gradi Koko et Navy Malela

Human Right Watch (HRW) invite les autorités congolaises à annuler les condamnations à mort de deux lanceurs d’alerte, anciens agents de Afriland First Bank. Ces derniers ont allégué des actes de corruption et de blanchiment d’argent au sein de cette banque.

HRW invite plutôt les autorités de la RDC à enquêter sur les allégations de corruption formulées par ces deux anciens banquiers.

« Les autorités de la République démocratique du Congo devraient annuler les peines de mort prononcées par contumace contre deux lanceurs d’alerte qui ont fourni des informations sur des cas de corruption. Les autorités congolaises devraient plutôt enquêter sur les allégations d’activités criminelles transmises par Gradi Koko et Navy Malela, deux anciens employés de banque qui ont dénoncé des malversations financières présumées et du blanchiment d’argent », lit-on dans une déclaration de cette ONG publiée ce mardi 09 mars 2021.

La justice congolaise a condamné MM Gradi Koko et Navy Malela par contumace à des peines de mort. Pour HRW, « c’est faire de l’État de droit une mascarade que de poursuivre en justice deux lanceurs d’alerte pour avoir révélé des informations d’intérêt public majeur qui s’avèrent être d’une importance cruciale pour les institutions congolaises » qui insiste sur des « enquêtes indépendantes et impartiales ».

Et de rappeler : « Les enquêtes publiées suite à leurs révélations montrent que le milliardaire israélien, Dan Gertler, ami de longue date de l’ancien président congolais Joseph Kabila, aurait créé un réseau de blanchiment d’argent avec Afriland First Bank CD en son centre. Ce montage aurait permis à Gertler d’échapper aux sanctions du gouvernement américain et d’acquérir de nouveaux actifs miniers en RD Congo ».

Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme et les ambassades de Belgique, de France et des États-Unis ont tous exprimé leurs préoccupations au sujet des peines prononcées contre Koko et Malela. « Les autorités congolaises devraient immédiatement disculper Koko et Malela, ou risquent de décourager les futurs lanceurs d’alerte. Le gouvernement devrait fournir une protection physique aux familles des deux hommes en RD Congo, et tout acte d'intimidation et de harcèlement à leur encontre devraient faire l’objet d’enquêtes », insiste cette organisation de défense des Droits de l'homme.

Clément Muamba