Corneille Nangaa : « les questions sur la réforme électorale doivent être prises en charge à temps si l’on ne veut pas vivre un nouveau glissement »

Le président de la CENI (G) et le SEN de la CENI (G)/Ph. ACTUALITE.CD

Le Président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), insiste sur l’usage du temps en vue des élections programmées pour 2023. Pour Corneille Nangaa, toutes les questions liées à la réforme électorale doivent être vidées à temps de peur de repousser les élections avec toutes les conséquences fâcheuses qui peuvent en découler comme en 2016.

M. Nangaa appelle notamment au remplacement le plus vite de son équipe dont le mandat a pris fin depuis juin 2019 et aux « réformes réalistes » ne violant pas les textes légaux afin d’entamer le processus d'acquisition des matériels au bon moment pour éviter le coût excessif imposé par les fournisseurs en cas de pression.   

« C’est l’occasion pour moi d’en appeler aux autorités nationales ainsi qu’aux parties prenantes de ne pas attendre. Premièrement de lancer la préparation avec quelques points suivants : l’installation des nouveaux animateurs de la CENI devant nous remplacer, de prendre à bras le corps cette planification aussi bien stratégique que celle opérationnelle ; Engager les réformes : pas des réformes idéalistes mais réalistes qui n’entreront pas en contradiction avec la préparation des prochaines élections. La CENI est à la disposition du parlement et du gouvernement quant à ce, conformément aux dispositions pertinentes de la loi organique et de la constitution ; La préparation en amont de tout ce qui est acquisition des matériels », a dit Corneille Nangaa à l’occasion de l’ouverture de la formation des formateurs en logistique électorale qui devrait être « l'élément déclencheur de cette réflexion ».

Et d’expliquer :

« Nous l’avons toujours dit, un matériel électoral acquis en temps permettra non seulement de respecter toutes les procédures légales y afférentes mais aussi permettra de l'acquérir à un prix compétitif. Un ordinateur à utiliser pour l’inscription des électeurs peut être acquis à 200 USD si on acquiert suivant les procédures sans pression avec le temps mais dès lors qu’on demande à la CENI de l’acquérir en deux semaines, le même ordinateur passe de 200 à 1000 USD. La logique est rigide malheureusement les décideurs ne comprennent pas cette rigidité et c’est ce qui crée la confusion autour des comportements des acteurs. Au lieu d'accuser les gens, anticipons ».

Redoutant d’un nouveau glissement, Nangaa invite les parties prenantes à lever à temps les options sur les réformes qui nécessitent le « consensus » pour que la machine soit en marche dans le bon timing.

« La machine à voter va-t-elle encore poser problème ? Je n’en sais rien. Tout dépendra de l’option que prendront les acteurs politiques. Le débat sur la réforme électorale, c’est un autre objet de distraction qui est tel que si on y fait garde ça va nous passer le temps et à la fin nous allons nous regarder et s’accuser. Qu’est-ce qu’on veut vraiment en termes de réformes ? Qui va l'initier ? Qui sont les acteurs impliqués ? Chacun a en tête sa petite idée. Pour les uns, réforme veut dire changer l’équipe Nangaa, pour d’autres enlever le seuil d’éligibilité de la loi électorale, pour d’autres encore changer le mode des scrutins des gouverneurs, des sénateurs ou du président de la république, etc discussion faite avec les acteurs on peut se rendre compte qu’il y a un vrai problème. Ces questions doivent être prises en charge  à temps si l’on ne veut pas vivre ce qui s’est passé en 2016, c’est-à-dire un nouveau glissement qui n’est pas nécessaire ; qui n’est pas utile pour le pays », a-t-il interpellé.

Le débat sur les réformes électorales est dans tous les sens. La majorité, l’opposition et la société civile, toutes veulent des changements de plusieurs points concernant la matière électorale. Le premier ministre Sama Lukonde a, lors de sa première prise de parole, révélé qu’il va s’engager à réformer les textes électoraux.

Fonseca MANSIANGA