Kinshasa: les activités foraines momentanément suspendues à la FIKIN

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Au cours d'une interview accordée à ACTUALITE.CD, l'attaché de presse de la Foire Internationale de Kinshasa (FIKIN), José Wakadila Nzau Bongo, a laissé entendre que la FIKIN ne reprendra ses activités qu'après les jeux de la francophonie, prévus en 2022 à Kinshasa. La foire située sur le croisement du boulevard Lumumba et la route Bypass, est l'un des sites retenus pour abriter ces jeux dans près de deux ans.

« Il n'y a plus d'activités foraines parce que la FIKIN a été retenue parmi les sites devant abriter les 9ème jeux de la francophonie en 2022. Et dernièrement, il y a une équipe du comité national des jeux de la francophonie qui est passée ici. Pour ce qui est du début des travaux, je ne sais pas vous le dire. Mais les éditions foraines ne se tiendront plus jusqu'à ce que les travaux des jeux de la francophonie ne commencent. On construira des hôtels 5 étoiles, des aires de jeux, des terrains de football, etc. Nous recevrons près de 4.000 athlètes qui viendront des pays étrangers. Après cela, la FIKIN reviendra à son ancienne mission, celle d'organiser des foires », a dit, à ACTUALITE.CD, José Wakadila Nzau.

Et d’ajouter :

« Les experts sont venus de l'étranger pour voir le site, savoir ce qu'il faut construire et comment le faire. Mais la pandémie de Covid-19 est venue tout casser. C'est le gouvernement et le comité de la francophonie qui vont fixer la date pour le début des travaux ».

M. Wakadila est aussi revenu sur l’historique de ce grand site basé en pleine capitale, expliquant notamment les principales raisons de sa régression.

« Il y avait le pillage à l'époque de Mobutu. Si la FIKIN aujourd'hui est devenue un canard boiteux, c'est à cause de ce pillage-là. Après cet acte, il n'y avait plus aucune activité. Mais depuis l'époque de Mobutu, la FIKIN s'ouvre toujours début juillet jusqu'au début août, ce qui fait un mois d'activité foraine. Quand M’zee Kabila est arrivé, il voulait faire de ce lieu un grand marché. Le marché de la liberté devait être ici. Mais quand on lui a fait voir que c'était la foire internationale de Kinshasa, il a fait construire quelques pavillons pour permettre à la FIKIN de récupérer ses activités, et la FIKIN avait repris. A chaque année, il y avait une édition », a-t-il raconté.

Et de poursuivre :

« Au fur et à mesure qu'on évoluait et vu les changements des ministres, chacun venait avec ses idées, jusqu'à ce que le ministre Jean Lucien Busa est arrivé. Avant, il voulait faire réhabiliter la FIKIN avec un programme que lui-même avait conçu. Selon lui, chaque entreprise publique devait construire son propre pavillon ici. Mais l'idée n'avait pas aboutie. Après quelques temps, c'est le gouvernement qui avait décidé de réhabiliter la FIKIN au cours d'un conseil des ministres. On devait débourser de l'argent pour moderniser ce lieu. Il y avait même une commission de 6 ministres qui est venue ici faire l'état de lieu. C'était pour voir là où, ils devaient commencer. En ce temps-là, on a demandé de tout raser, d'arrêter avec les kermesses parce qu'il devait avoir réhabilitation. Après, il n'y avait plus rien ».

La FIKIN est un établissement public ayant pour objet, entre autres l’organisation des foires provinciales, nationales et internationales. La Foire internationale de Kinshasa est une manifestation internationale à caractère commercial, industriel, agricole et artisanal. La première édition internationale s'est tenue du 30 juin au 14 juillet 1969. Plusieurs autres manifestations internationales y ont eu lieu. La FIKIN est membre de l'Union des foires internationales (UFI) depuis 1973. En 1991, et ensuite en 1993, la FIKIN, dans son édition nationale, est victime des pillages dans la ville de Kinshasa. Depuis ces pillages, elle tourne au ralenti.

Emmanuel Kuzamba, stagiaire UNIKIN