RDC-Téléphonie mobile: le RAM pour prévenir et détecter les appareils portables contrefaits

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Quel est le sort des appareils contrefaits maintenant que le RAM fonctionne en RDC depuis le 24 septembre 2020? Avant que le blocage des téléphones portables contrefaits ne soit définitif, tout appareil dont le statut indique qu’il est un produit contrefait, entre le 24 septembre et le 24 octobre 2020, bénéficie d’un délai de grâce des deux ans. Tandis que tout appareil contrefait identifié comme tel après le 24 octobre 2020 bénéficiera d’un délai de grâce de 11 mois.

Après le 24 septembre 2022, tout téléphone mobile contrefait ne sera plus utilisé en République démocratique du Congo. Pour plus d’amples informations, il convient de consulter le site www.ram.cd et suivre les étapes indiquées pour vérifier le statut de son appareil mais aussi pour bloquer son téléphone volé ou perdu. Le Registre des appareils mobiles (RAM) est mis en place en RDC comme un dispositif de dissuasion contre l’invasion des téléphones volés, des téléphones contrefaits et d’importation illégale, dont le nombre augmente considérablement dans le monde. 

Pour les régulateurs de télécoms, c’est un vrai casse-tête étant donné que l’impact est énorme et varié, notamment sur les États et les utilisateurs. Un appareil mobile contrefait, c’est celui qui n’est pas conforme aux normes internationales. Un téléphone contrefait porte probablement un faux numéro IMEI. Un téléphone portable contrefait est un produit qui enfreint explicitement les droits relatifs à la marque déposée ou la conception d’un produit original ou authentique. 

Il reproduit la marque déposée, la forme et/ou le packaging d’une marque originale bien connue. En d’autres termes, un téléphone portable contrefait est une copie identique ou similaire au produit d’origine (en ce qu’elle reproduit la marque déposée ou le design). Bref, un téléphone mobile contrefait, pour toutes les fonctions pratiques, il peut être considéré comme une « imitation » du produit original.

Dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC), la contrefaçon est devenue un fléau. Il est démontré  que les appareils mobiles de contrefaçon sont un manque à gagner pour l’économie, les utilisateurs et les États. Pour les utilisateurs, outre les risques liés à la santé, ils sont constamment obligés de changer de téléphone. Un téléphone contrefait présente aussi des risques graves pour la confidentialité et la sécurité, et la qualité de la communication.

Selon une étude réalisée par ARCchart en 2013, le nombre d’appareils mobiles contrefaits ou de qualité inférieure vendus dans le monde était de 148 millions. L’Asie-Pacifique est la région où ces appareils prolifèrent le plus, suivie du Moyen-Orient et de l’Afrique, de l’Amérique du Nord, de l’Europe de l’Est, de l’Amérique latine et centrale et de l’Europe de l’Ouest.

Pour sa part, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a révélé qu’en 2016, un Smartphone sur cinq vendu dans le monde était un faux. En pourcentage, presque 10 % des produits high-tech vendus dans le monde en 2016 étaient des faux. Une situation alarmante puisqu’en 2012, ce chiffre était de l’ordre de 3 % soit une augmentation de 7 % en seulement 4 ans.

La contrefaçon montre ici son vrai visage : une source facile pour blanchir de l’argent et, souvent, financer des réseaux criminels organisés en parallèle, parfois à but terroriste. Voilà pourquoi les États prennent des mesures visant à protéger leurs marchés des télécommunications mobiles.

Parmi les mesures et les solutions de lutte contre la contrefaçon des téléphones mobiles, beaucoup de pays ont adopté le Registre des appareils mobiles dont le but est d’éliminer les appareils contrefaits, en s’assurant que l’on n’achète pas un téléphone contrefait.

Le RAM aide également à bloquer un téléphone mobile perdu ou volé. Seul le propriétaire reconnu comme tel de la carte SIM peut exiger de bloquer un appareil en suivant la procédure : l’abonné doit se rendre auprès de l’agence de son opérateur mobile pour déclarer la perte ou le vol de son appareil. Ensuite, il doit faire la demande d’une nouvelle carte SIM avec le même numéro auprès de son opérateur.

L’opérateur réseau vérifie alors l’identité de l’utilisateur. Enfin, l’opérateur remplit le formulaire de demande de blocage de l’IMEI (identité internationale d’équipements mobiles) du téléphone perdu ou volé sur la procédure RAM. Il convient de savoir que seules les demandes de blocage concernant les appareils conformes aux normes et dotés d’un IMEI unique sont prises en compte. Quant aux appareils contrefaits, ils ne pourront être bloqués qu’à la fin de la période de grâce. 

Par ailleurs, pour débloquer un appareil perdu ou volé mais retrouvé, l’utilisateur doit se rendre chez l’opérateur de son réseau pour lui signaler qu’il a été retrouvé son téléphone mobile volé ou perdu. Dans ce cas, l’abonné ou l’utilisateur doit s’acquitter des arriérés de paiement pour avoir, de nouveau, accès au réseau. C’est auprès des agences des opérateurs réseaux dans le pays que les utilisateurs obtiendront tous les renseignements nécessaires.

Afin de lutter contre la contrefaçon des téléphones mobiles, on a inscrit des marques afin de pouvoir les authentifier en contrôlant rigoureusement. Les étiquettes difficiles à falsifier et des numéros de série sont indiqués afin de certifier l’authenticité des téléphones mobiles par leur accès à une base de données. Un identifiant unique (IMEI) est attribué à chaque téléphone mobile pour aider le système à identifier les appareils contrefaits. Le numéro IMEI est mieux qu’une plaque d’immatriculation pour les téléphones mobiles, parce qu’on ne peut le retirer. Gratter l’étiquette derrière le téléphone ne sert à rien, le numéro IMEI se trouve dans la mémoire du téléphone mobile.

De plus, il est transmis automatiquement au réseau à chaque utilisation du téléphone.

Dans le monde, GSMA (Association des opérateurs GSM dans le monde) gère les (IMEI) pour le système GSM/UMTS et LTE. L’Association des industries de télécommunication (TIA) gère les identifiants d’équipement mobile ; (MEID) pour les terminaux à accès multiple par répartition en code (AMRC ou CDMA). L’ISO gère plusieurs domaines d’identification et fait également office d’autorité de premier niveau chargée d’intégrer les systèmes d’identification d’autres organisations.

Aujourd’hui, le secteur des TIC est un secteur dynamique caractérisé par la présence d’un grand nombre de concurrents internationaux qui encouragent en permanence l’innovation. Mais parallèlement, il y a sur le marché des fabricants ou des fournisseurs qui ne se sont pas toujours prêts à respecter les règles établies au niveau international, régional ou national.

Le trend actuellement est en faveur d’une harmonisation des règlements. La compétence de la gestion des données statistiques est dévolue aux autorités de régulation. Les utilisateurs sont régulièrement alertés sur les risques que posent les produits de contrefaçon et sur les moyens de les identifier. Les opérateurs réseaux sont encouragés à mettre davantage en commun leurs informations sur les problèmes liés à la contrefaçon et à renforcer les mesures concrètes anti-contrefaçon, notamment les numéros d’appel spéciaux pour les consommateurs et de meilleurs systèmes de gestion des données. 

L’industrie du mobile devrait contribuer à hauteur de 166 milliards de dollars en 2020 à l’économie de l’Afrique subsaharienne, soit 8 % du Produit intérieur brut (PIB). Les opérateurs de téléphonie mobile continuent à étendre la connectivité à travers la région et à déployer de nouveaux réseaux (3G et 4G LTE) et services mobiles. Ce qui fait de l’industrie du mobile l’un des moteurs de la croissance économique et de création d’emplois. 

L’Afrique subsaharienne reste la région la plus dynamique au monde. Plus de 200 opérateurs, dont quelques grandes multinationales, y sont présents. Selon des experts, une augmentation de 10 % du taux de pénétration de la téléphonie mobile équivaut à une progression du taux de croissance économique de 0,6 %. Jusque-là, des études ont démontré que le développement de la téléphonie mobile favorise l’accès aux services bancaires et aux soins de santé. Les utilisateurs d’Internet via le mobile sont de plus en plus nombreux à préférer faire des achats au moyen de leur téléphone portable (46 %) que de leur ordinateur de bureau (10 %) ou même dans un magasin (44 %). 

Le nombre d’abonnés aux mobiles en Afrique subsaharienne devrait approcher 1 milliard cette année, ce qui représente plus de la moitié de la population de la région. L’accroissement des investissements dans les réseaux mobiles par les entreprises de télécoms, ainsi que celle des plateformes de paiement en ligne, font de l’Afrique subsaharienne une destination privilégiée pour les investisseurs et potentiellement un nouveau pôle économique du monde au cours des prochaines années. 

Les experts de Frost & Sullivan indiquent qu’un investissement de 80 milliards de dollars dans les réseaux mobiles à travers le continent pourra hisser le taux de pénétration mobile à 80 % en 2020. Ils soulignent que les transactions mobiles compteront pour 75 % de toutes les transactions bancaires et la valeur des transactions devrait atteindre les 300 milliards de dollars en 2020. Ce qui rendra plus faciles les transactions dans le commerce et les affaires, qui sont essentiels pour attirer les investisseurs sur le continent.

Samsung, le fabricant sud-coréen compte fournir la moitié d’environ 80 millions de Smartphones, qui seront vendus sur le marché africain en 2020. Sur les 100 millions de téléphones mobiles vendus en Afrique, un cinquième est constitué des Smartphones qui représentaient 20 % du marché du mobile de l’Afrique en 2017. Le Smartphone a apporté de nouveaux services à des millions de personnes et plus d’efficacité aux entreprises. Cependant, au-delà de tous ces chiffres qui font l’éloge de l’Afrique, le défi à relever pour l’avenir du continent est de réussir à faire barrage aux produits contrefaits. Heureusement, le RAM est là pour prévenir et détecter les téléphones mobiles contrefaits.