RDC: JED et les experts des médias recommandent l'organisation d'une table ronde conjointe médias-pouvoir public pour notamment trouver un mécanisme susceptible de protéger les journalistes

Illustration/Ph. ACTUALITE.CD

L'organisation Journaliste en Danger (JED) a organisé, ce mardi 8 septembre, un atelier d'experts médias sur l'évaluation de la situation globale de l'exercice de la liberté de la presse en RDC. À l'issue de des travaux, JED et les experts des médias recommandent l'organisation d'une table ronde pour déboucher sur notamment la mise en place d'un mécanisme de protection des journalistes dans le contexte congolais. Ils suggèrent aussi que la refonte du cadre légal régissant la presse en République démocratique du Congo. 

Ils se sont également penchés sur la situation des aides directes et indirectes que doivent bénéficier la presse selon la législation en vigueur. 

" afin de renforcer la protection des journalistes et d'assurer un meilleur exercice de la liberté de la presse dans le contexte difficile actuel, le groupe d'experts et les responsables des organisations  professionnelles des médias  recommandent ce qui suit à court terme :  l'organisation d'une table ronde nationale conjointe médias-pouvoir public sur  la liberté d'information en RDC, à l'issue de laquelle sera mis en place un mécanisme national dédié à la protection des journalistes adapté au contexte spécifique de la République Démocratique du Congo; la refonte du cadre légal actuel relatif à l'exercice de la liberté de la presse en République Démocratique du Congo, à savoir la loi n°96-002 du 22 juin 1996; la réactivation et l'effectivité des aides directes et indirectes à la presse prévues par la loi" , a dit Léon Kitutu, ancien directeur général de la RTNC qui a lu la déclaration finale de cet atelier.

Quand au mécanisme de protection des journalistes, les experts et les responsables des organisations professionnelles des médias recommandent la mise en place d'un réseau des points focaux dans les différentes instances concernées.

" Concernant ce mécanisme national de protection des journalistes et pour que les questions de sécurité des journalistes soient connues et prises en compte à tous les niveaux du pouvoir, les organisations des  médias recommandent la mise en place d'un réseau des points focaux dédié à la sécurité et à la protection des journalistes dans les instances concernées, à savoir :  les ministères de la communication, de la justice, de l'intérieur,des droits humains ; le bureau du procureur général ; la police et l'agence nationale de renseignements (ANR)", poursuit Léon Kitutu qui précise que " Ce mécanisme vise : à prévenir les attaques contre les journalistes et les médias ; a protéger les journalistes de ces turbulences ; à promouvoir et poursuivre en justice les auteurs des actes de violence".

La refonte du cadre légal pour poser des gardes-fous 

L'objectif ultime de la refonte du cadre légal et de la mise en place d'un mécanisme de protection n'est pas de consacrer les droits  pour les journalistes de dire ou faire n'importe quoi,  mais plutôt, de poser des  gardes-fous permettant d'exercer les métier de journaliste dans un cadre plus protecteur, de poser des restrictions légitimes et conformes aux standards internationaux et établir des sanctions proportionnées.

Au plan politique, les responsables des organisations professionnelles et experts médias veulent que la nouvelle loi sur la presse appelée de tous les vœux soit non seulement un acte fort qui viendra concrétiser les promesses  de changement des nouvelles autorités, mais aussi, améliorer sensiblement l'image de la République Démocratique du Congo sur la scène internationale.

Les participants à cet atelier ont tiré la sonnette d'alarme sur le fait que depuis un certain temps, la situation relative a  l'atteinte aux droits et libertés de presse tend à se dégrader.

Pour illustrer, JED par exemple dit avoir déjà enregistré plus 100 cas de violation en 2020 contre contre 85 pour toute l'année 2019.

Ils encouragent les victimes à dénoncer les actes de violence.

Lors de la célébration de la journée internationale de presse le 3 mai 2019, les professionnels de médias avaient soumis au Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi, le cahier de charge de la presse congolaise.

Le Chef de l'État avait à son promis de contribuer pour  faire de la presse un véritable quatrième pouvoir.

Berith Yakitenge