L’actualité du weekend a été marquée par divers commentaires sur le remaniement que Félix Tshisekedi a opéré au sein de l’équipe de Cap pour le Changement (CACH) qui fait le suivi de l’accord entre sa famille politique et le Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila.
On sait que le président devrait remplacer Jacques Ilunga, son chargé de mission. On sait aussi que Vidye Tshimanga, qui est toujours Conseiller spécial en charge des questions stratégiques, mais qui ne participe plus aux négociations.
On sait également dans quel contexte Jean-Marc Kabund a quitté le bureau de l’Assemblée nationale. Sa présence dans les négociations n’a toujours pas été bien perçue par les cadres du FCC. C’est pareil pour Augustin Kabuya, qui était au front lors des dernières tensions impliquant notamment l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et le parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) et alliés.
Le secrétaire général a.i de l'UDPS s’était illustré le 25 janvier dans une sortie médiatique qui n’avait pas du tout appréciée par le PPRD.
« Entendons-nous bien. Les gens ont été brûlés dans cette maison tout simplement parce qu’ils avaient exigé la convocation du corps électoral. Nous avons remarqué qu’il y a de l’orgueil et de l’arrogance auprès de nos soi-disant partenaires », avait-il dit.
Les proches du président expliquent que les discussions à venir nécessitent une autre approche. Le duo Kabund-Kabuya va faire le banc et d’autres joueurs vont monter sur le terrain. Parmi ces nouveaux joueurs, il y a le député provincial Peter Kazadi. Il représente le parti. Il était déjà aux côtés de Félix Tshisekedi lors des dernières négociations.
Pour sa part, Nicolas Kazadi, parmi les éminences grises autour de Félix Tshisekedi, conforte sa place. Il apporte son côté cartésien et pondéré avec une vision plus large.
Il y a aussi Kabwa Kabwe, actuellement directeur de cabinet adjoint chargé des opérations du conseiller spécial en matière de sécurité de Félix Tshisekedi. Très proche du Kolongele Eberande, c’est un maillon essentiel de la coalition. Il est jugé fiable et efficace tant par le FCC que par CACH.
Dans la nouvelle configuration, l’UNC n’est pas présente.
L’équipe sera encadrée par un vieux routier : Kitenge Yezu, le haut représentant du Chef de l’Etat.
Pendant ce temps, rien ou presque ne change du côté du FCC. Néhémie Mwilanya, Aubin Minaku, Azarias Ruberwa et Raymond Tshibanda restent en place. Le cas Emmanuel Ramazani Shadary est encore flou. Les sources du FCC ne confirment pas sa mise à l’écart. La présence du secrétaire permanent du PPRD dans le comité de suivi FCC-CACH dérange côté Tshisekedi.
« S’ils ne veulent plus de la coalition, nous l’avons dit haut et fort que nous allons vers les conséquences constitutionnelles. Cela signifie mettre en place la cohabitation et que le FCC gère la République et le FCC sera responsable de ses actes devant le peuple », disait Shadary en juin dernier.
Mi-juillet Félix Tshisekedi avait affirmé que l’heure n’est pas à la rupture entre le FCC et le CACH. De Brazzaville où il se trouvait, l’autorité morale de l’UDPS avait pourtant eu des mots apaisants :
« Je peux vous assurer que nous n’allons pas faire une rupture de la coalition. C’est certain. En ce moment, il y a les délégués de deux camps qui se voient, qui discutent, qui essaient de déblayer le chemin et de voir les conditions de voir de nouveau les conditions de voir dans la même direction ».
Il avait annoncé même qu’une commission est en place pour régler les points de divergence entre FCC et CACH.