Nord-Kivu : en marge du dialogue social de Goma, trois députés provinciaux proposent « la gouvernance rotative entre communautés » de la province

Le dialogue social au Nord-Kivu. Ph. ACTUALITE.CD.

Le dialogue dit « des vérités  » se poursuit ce vendredi 31 juillet 2020 à Goma (Nord-Kivu). Ouvert le jeudi 30 juillet courant par le gouverneur Carly Nzanzu, ces assises ont pour objectif d'amener toutes les communautés à identifier les causes des conflits de la province et après déballage, amener les acteurs à trouver des pistes de solution durable afin de résorber une fois pour toutes les velléités guerrières. 

Dans une déclaration rendue publique la veille du début du dialogue, les députés provinciaux Prince Kihangi (Walikale), Emmanuel Muhozi (Rutshuru) et Alexis Bahunga ( Masisi) ont recommandé aux participants à ce dialogue d'adopter un arrangement institutionnel instituant un système de gestion rotative entre les communautés de la province pour les postes de Gouverneur de province et du Président de l’Assemblée provinciale. 

« Ce, dans le cadre de la promotion d'une gouvernance participative et incluse devant permettre de conjurer les idéologies divisionnistes et les guerres subséquentes », lit-on dans leur déclaration. 

Ils recommandent également «  la mise en place des mécanismes efficaces destinés à garantir la jouissance, par tous les citoyens et par toutes les entités, des richesses de la province et à les redistribuer équitablement pour assurer un développement équilibré ». 

Pour le député provincial Jean-Paul Lumbulumbu, vice-président de l'Assemblée provinciale du Nord-Kivu et un des participants à ce dialogue, ce ne sera pas l’occasion de proposer des pistes de solutions qui violeraient les dispositifs constitutionnels. 

« Le parlement serait le lieu indiqué mais je salue vivement la démarche pour autant qu'il contribue à la sécurité dans la province.  Cependant, je refuse catégoriquement que ce dialogue soit le lieu de la violation de constitution et des lois de la République », a dit le député Lumbulumbu. 

Le Nord-Kivu est actuellement confronté, dans la majeure partie de son territoire, à plusieurs conflits armés. Si les FARDC font face dans le Rutshuru à des hommes armés présentés par la société civile comme appartenant à l’ancienne rébellion du 23 mars (M23) ; à Beni, les forces démocratiques et alliés perpétuent des massacres contre les civils, en dépit des opérations de grande envergure lancées depuis plusieurs mois maintenant par l’armée contre ces rebelles. À Walikale, Lubero et Masisi, des combats sont signalés presque chaque jour, entre l’armée loyaliste et les groupes armés nationaux et étrangers d'une part et entres forces négatives elles-mêmes d'autre part. À tout cela s'en suivent des conséquences fâcheuses contre les paisibles populations. 

Jonathan Kombi, à Goma