RDC : “nous devons prendre le problème à la racine” souligne Elisée Munembwe sur la situation des femmes et des filles congolaises

La VPM Elisée Munembwe. Ph. Droits tiers.

La vice-premier ministre en chargé du plan a adressé un discours ce 27 juillet, à l'occasion du lancement du rapport de la population mondiale 2020. Dans son message, elle a invité le gouvernement ainsi que d’autres partenaires à soutenir des réformes qui favorisent l’épanouissement de la femme et la mettent hors de danger.

Ce rapport a eu pour titre ; “Contre ma volonté : Refuser les pratiques qui nuisent aux femmes et aux filles et qui font obstacle à l'égalité”. Il aborde plusieurs points tels que : Exercer la Tolérance Zéro face aux violences basées sur le genre et pratique néfaste envers les femmes et filles, mettre fin à l'injustice sociale à l'égard des filles qui se caractérise par la préférence des garçons lors des naissances et enfin, mettre fin à la précocité des mariages qui débute le cycle maternel et interrompt la scolarité des filles.

“Nous devons prendre le problème à la racine, en nous attaquant à ses causes profondes. Notamment, les normes sexistes entretenues par les communautés qui ignorent les inconvénients des pratiques néfastes et violentes qui nuisent aux femmes et aux filles, la restructuration des systèmes économiques et juridiques en vue de garantir à toutes les femmes l’égalité des chances ( exemple, la modification de la législation relative au droit de succession peut éliminer l’une des principales raisons qui poussent les familles à favoriser le mariage des enfants et mettre fin aux grossesses et naissances précoces). A cet effet, la dernière révision du code de la famille de la RDC a permis de renforcer les droits de la femme et des filles”, a dit Elisée Munembwe, VPM au plan. Enfin, poursuit-elle, “Il est possible de mettre un terme aux mariages des enfants, aux violences et aux abus sexuels dans tout le pays d’ici 10 ans, à condition d’intensifier les efforts déployés pour prolonger la scolarisation des filles, leur enseigner des compétences de la vie courantes et impliquer les hommes et les garçons dans les changements sociaux”.

Dans son message du 11 juillet, journée mondiale de la population, Elisée Munembwe avait précisé qu’ “avec une volonté et vision éclairée, la RDC peut assurer le bien-être de sa population. ” Car, au niveau national, le taux de fécondité moyen est de 6,2 enfants par femme, classant la RDC parmi les cinq pays au monde à forte fécondité. Dans de nombreuses provinces, il atteint 10 enfants par femme. Le taux de fécondité des adolescentes, représente 109 pour 1 000, et est dû aux mariages d'enfants et à l'accès limité aux informations et aux services de santé sexuelle et reproductive. Bien qu'il ait globalement diminué, passant de 37% en 2014 à 29% en 2018, il a augmenté au niveau provincial (jusqu'à 50%), en particulier dans les provinces gravement touchées par les crises humanitaires (Grand Kasaï, Tanganyika). Mais aussi, l’absence de données fiables pour la planification du développement. Car, le dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat remonte à 1984. 

Face au contexte de crise sanitaire liée au Coronavirus, le thème désigné pour cette année est “Faire des arrêts sur Covid-19 : Comment préserver la santé et les droits des femmes et des filles durant cette période”. 

Pour Sennen Hounton, “une politique de développement réussie ne peut faire l'impasse sur la maîtrise de la croissance démographique surtout si celle-ci connaît des pics induisant des besoins que la production des richesses nationales ne peut satisfaire. De ce fait, il apprécie l'initiative du président Tshisekedi portant sur la gratuité de l'éducation primaire. Car, souligne-t-il, "nous savons tous que l'éducation des filles est le point précurseur des changements durables,” a dit le représentant résident de l’Unfpa. Il a par ailleurs, proposé la mise en place d’un vaste programme sur les violences domestiques et réitéré l'engagement de l'Unfpa de continuer à soutenir, aux côtés des autres partenaires techniques et financiers, les efforts du pays tendant à une meilleure adéquation entre croissance démographique et croissance économique pour une réduction effective de la pauvreté. Les défis pour la RDC concernent notamment les Viols sur mineurs (Tolérance Zéro), le mariage précoce, la scolarisation des filles, Ainsi que les grossesses des adolescentes (Loi Santé, Éducation à la vie, Accès à la contraception). 

Plusieurs autres personnalités ont pris part à cette activité. Notamment,  la ministre d'État en Charge du Genre, le ministre d'État à la décentralisation , le ministre d'État en charge du travail et de  l'emploi, le Vice Ministre du plan, le Vice Ministre de  l'environnement ainsi que le Vice ministre de la justice. Pour rappel, Elisée Munembwe est l’unique femme du gouvernement Ilunkamba nommée Vice-première ministre.

Prisca Lokale