Ituri : la poursuite des tueries est un "sabotage" à l'ambition du Chef de l'Etat de pacifier la région, selon un député provincial

Ph. ACTUALITE.CD

Le député provincial Jean Bosco Assamba s'est montré très critique sur la gestion de la situation sécuritaire dans la province de l'Ituri, particulièrement dans le territoire de Djugu.

Pour lui, les différentes attaques dont la récente qui a causé la mort d'au moins 11 personnes par les miliciens de CODECO ce samedi lors d'une embuscade sur la RN 27 est un “sabotage” aux discours du Chef de l'Etat sur la situation sécuritaire.

« S'il faut comptabiliser les discours et promesses du Chef de l'Etat au peuple iturien sur la restauration de l'autorité de l'Etat précisément à Djugu, on pourrait être dans une paix durable dès lors. Malheureusement, il ne nous fait que nourrir par des théories au lieu de la pratique. C'est inadmissible de compter  environ 2000 personnes massacrées par cette milice à l'espace de 6 mois. C'est un synonyme également d'une faiblesse sur la gestion de la nation en tant que commandant suprême des forces armées. Raison pour laquelle nous sollicitons pour la énième fois la matérialisation de toutes ses promesses. C'est-à-dire venir ici sur le terrain pour évaluer la situation sécuritaire et trouver des pistes de solution d'urgence », a expliqué le député Jean Bosco Assamba à ACTUALITE.CD.

L'élu de la ville de Bunia sollicite également l'harmonisation sur le plan sécuritaire du gouvernement congolais et la Cour pénale internationale (CPI) pour faciliter la descente de ses enquêteurs urgemment à Djugu.

« Nous demandons également aux autorités du pays de faciliter la tâche à l'équipe des enquêteurs de la Cour pénale internationale ici. Le gouvernement doit déjà prendre des mesures exclusives sur la situation de la Covid-19. Attendre la déclaration de la fin de cette pandémie nous semble maintenant tard. Vous devez retenir que la vraie pandémie de Covid-19 en  l'Ituri, c'est plutôt l'insécurité qui nous menace avec des morts quasiment chaque jour », a-t-il ajouté.

Ce samedi 4 juillet, 11 personnes ont été tuées par les miliciens de CODECO à Djugu sur la RN 27 pendant qu'elles se rendaient à Aru. Parmi les victimes, figurent l'administrateur adjoint du territoire de Djugu, le comptable du Territoire d'Aru, un ancien ministre du gouvernement sortant, 4 militaires ainsi que 3 policiers dont les corps ont été ramenés à la morgue de l'hôpital général de référence de Bunia.

Une délégation composée en majorité des anciens Chefs de guerre de l'Ituri est dépêchée par le Président Félix-Antoine Tshisekedi pour une mission de sensibilisation à la population locale et aux groupes armés principalement de CODECO pour qu'ils déposent les armes.

Les miliciens de codeco endeuillent le territoire de Djugu depuis décembre 2017. La coordination de la société civile de l'Ituri, qui en appelle à l'implication personnelle du Chef de l'Etat, dresse un bilan de plus de 1780 personnes tuées par ces miliciens depuis le début de cette année.

Franck Asante, à Bunia