60ème anniversaire de l'indépendance : la société congolaise pour l'État de droit invite Tshisekedi à clarifier sa position sur la lutte contre l'impunité

Le président Félix Tshisekedi lors de son discours à la nation à l'occasion du 60e anniversaire de l'indépendance de la RDC/Ph Présidence

Dans une déclaration rendue publique ce mardi 30 juin en réaction au discours du Chef de l'État à l'occasion du 60ème anniversaire de l'indépendance de la RDC, le directeur général de la société congolaise pour l'État de droit (SCED), une ONG basée au Kasaï, se dit globalement satisfait. 

Cependant, cette satisfaction dit l'ONG, ne l'empêche pas de se poser des questions sur certains points évoqués dans le discours du Président Tshisekedi notamment en rapport avec la lutte contre l'impunité.

« La SCED demande au Chef de l'Etat de lever toute  dichotomie dans la lutte contre l'impunité dans ce sens que,  d'une part, et pourtant dans un Etat laïc, il entend mener la lutte contre l'impunité avec les versets bibliques du genre "les méchants sont priés de changer pour qu'ils aient la vie sauve" ;  Et, d'autre part, il recourt à la justice pour élever la nation », déclare l'ONG. 

La SCED se demande quant à l'utilité d'une loi à l'étude au parlement sur la lutte contre la corruption au moment où le Chef de l'Etat a déjà mis en place par ordonnance une agence en la matière.

« Pourquoi le Chef de l'Etat n'a pas pris  une position claire sur l'initiative parlementaire qui vise à mettre en place un mécanisme de lutte contre la corruption par voie législative  concurremment avec l'agence de prévention et la lutte contre la corruption déjà mise en place par voie d'ordonnance ? », poursuit la déclaration. 

Et d'ajouter : « La SCED note une avancée dans la pensée du Président de la République qui, hier, se refusait  de fouiner dans le passé, mais,  qui aujourd'hui, reconnaît l'absolue nécessité de ne rien oublier ou effacer concernant les crimes graves ».

Cette déclaration de SCED revient aussi sur le silence du Président Tshisekedi quant au sort de l'année scolaire en cours dont les activités sont suspendues à cause de la Covid-19.

« La SCED note positivement le chemin parcourru par la mise en oeuvre de la gratuité de l'enseignement de base. Mais, elle ne comprend pas  le mutisme du Président de la République sur la reprise et la clôture des activités scolaires exercice 2019-2020. Ce silence est-il à comprendre comme une  déclaration d'année blanche qui ne dit pas son nom ? », s'interroge l'ONG. 

Enfin, la SCED salue le courage du Chef de l'Etat pour avoir pris position en faveur des réformes judiciaires qui visent l'efficacité et l'efficience du fonctionnement du système judiciaire et pour avoir catégoriquement refusé de donner son  quitus à toute initiative législative qui porterait atteinte à l'indépendance de la magistrature. Elle dit recommander également à la Chambre basse du parlement un agissement conséquent. 

Sosthène Kambidi, à Kananga