La coordination de la société civile en secteur de Ruwenzori, dans le territoire de Beni (Nord-Kivu) dénonce l’absence quasi-totale des éléments de la police nationale congolaise (PNC) et ceux des services des renseignements dans des agglomérations touchées ces derniers jours par les tueries des civils.
Le président de cette structure, qui s'est confié à ACTUALITE.CD, cite nommément les localités de Loselose, Mwenda et Halungupa qui ont été endeuillées lors de récentes attaques des rebelles ougandais ADF.
Dans tous ces villages, la population réclame la présence des policiers qu’on peut retrouver qu’à Halungupa et à Mutwanga.
"Normalement,c'est à Halungupa qu'on trouve des éléments de la police. A Loselose, toute la population a fui, même les policiers. C'est seulement à Mwenda où on a environ 65% de la population. Le chef est encore là, sauf la police et l'ANR. Hier, j'étais avec la population, elle a soulevé cela comme problème et a demandé qu'on puisse affecter un autre commandant de la police et même un responsable de l'ANR dans l'immédiat", déclare à ACTUALITÉ.CD, Wilson Batolene, président de la société civile secteur de Ruwenzori.
Un problème épinglé aussi par l'armée dans la région. Les FARDC se plaignent de jouer également le rôle de la police au lieu de se concentrer sur leur mission principale: la neutralisation des combattants ADF.
"L'armée ne doit pas être derrière chaque case, nous n'allons pas aller même dans les champs ! Nous sommes en train de mener nos opérations, nos patrouilles de combat en rapport avec nos objectifs militaires et le reste, des agglomérations et tout ça, il y a la police derrière nous. Nous jouons une triple posture parce que même dans les agglomérations, nous sommes aussi là", avait relevé le 18 juin à la presse, le Général Ychaligonza Jacques Nduru.
Les localités touchées par les massacres dans le secteur de Ruwenzori sont localisées près du Parc national des Virunga. Selon les sources de ACTUALITE.CD, c'est à partir de ce patrimoine mondial que les assaillants lancent des attaques qui ont fait au moins 63 victimes depuis le 17 février. Ils opèrent tranquillement en l'absence de la police et de l'armée. C'est par exemple la mort des neuf civils vendredi 19 juin à Bahatsa, les forces d'intervention ont dû venir de six kilomètres pour poursuivre les assaillants.
Cette situation serait à la base de la multiplicité de plusieurs groupes d'autodéfense qui ont souvent le soutien de la population locale.
Selon le baromètre sécuritaire du Kivu (KST) contacté par ACTUALITE.CD, depuis mars 2020, un nouveau groupe opère dans la zone de Mwenda, à 9 kilomètres au Nord-ouest de Mutwanga. Ce nouveau groupe est identifié comme miliciens “Tasuvanyuma”.
Yassin Kombi, à Beni