RDC : vers l'identification des "peuples migrants" qui affluent en Ituri

Camp des déplacés à Kalemie/Ph. ACTUALITE.CD

Le gouvernement provincial de l'Ituri envisage de procéder à l'identification des "peuples migrants" qui affluent dans cette partie du pays. La décision a été prise au cours d'un conseil des ministres présidé la semaine dernière par le gouverneur Jean Bamanisa.

M. Bamanisa a signé le 16 juin dernier un arrêté portant mise en mise en place d'une commission d'identification des migrants qui arrivent depuis 2011 principalement dans le territoire d'Irumu.

"Dans le cadre de restauration de l'autorité de l'État, le gouverneur de la province vient de signer un arrêté portant mise en place d'une commission d'identification et de recensement des peuples migrants, dans les localités de Bahema Boga, Mitego ainsi que les chefferies de Banyali Tshabi et Walese Vonkutu. Cette commission aura pour objectif de localiser, identifier et recenser les peuples migrants dites banyabuisha et bakonjo installés en Ituri. Acquérir les vraies causes sur leur migration en Ituri et les conditions de leur d'installation, relever l'état d'esprit et la relation de voisinage avec la population locale", a dit à ACTUALITE.CD Adjio Gidi, ministre provincial en charge de l'intérieur et sécurité en Ituri.

Ces migrants proviennent principalement des territoires de Masisi et Rutshuru au Nord-Kivu. Il y a trois ans, Julien Paluku, ancien gouverneur de cette province avait suspendu les " mouvements des personnes inconnues" vers l'Ituri.

La société civile de l'Ituri a travers son coordinateur, salue cette démarche tant attendue.

" Normalement cette mission devrait avoir lieu depuis bien avant comme cela a été le cas au Nord-Kivu, mais nos autorités étaient siliceuses. Nous savons qu'il y a des Hutus dans la province sœur du Nord-Kivu, mais nous sommes curieux de voir d'autres personnes étrangères en provenance par exemple de l'Ouganda. Ces gens viennent en masse et envahissent les localités en groupe.

Ils ne sont pas des déplacés, moins encore des réfugiés, ils refusent de s'identifier. Ça doit nous interpeller", a indiqué Jean Bosco Lalo, coordonnateur de la société civile de l'Ituri.

Les migrants disent être à la recherche des terres arables et d'autres des espaces pour exercer l'élevage.

L'évêque catholique du diocèse de Bunia, Mgr Dieudonné Uringi a dénoncé en avril dernier la présence des personnes étrangères en Ituri dans le but d'enclencher la balkanisation du pays. 

Franck Asante, à Bunia