RDC : les survivantes des violences sexuelles dénoncent l’inaction de l’Etat et exigent des excuses publiques de Tshisekedi au nom de la Nation

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À l’occasion de la Journée Internationale pour l’élimination des violences sexuelles en Zone de conflits, célébrée ce 19 juin, les survivant(e)s des violences sexuelles en RDC ont, dans un message adressé au Chef de l’État Félix Tshisekedi, dénoncé le manque d’action de l’Etat congolais, qui abandonne les victimes à leur propre sort et les bourreaux sans jugements.

« En effet, dans les territoires en conflits, les femmes, les jeunes filles et certains hommes sont quotidiennement victimes d’agressions sexuelles, alors qu’ils vaquent à leurs activités quotidiennes comme : aller au champ, chercher du bois, puiser de l’eau, vendre ou acheter des produits et autres activités essentielles pour la survie de leur famille (…). Nous condamnons à la fois une passivité dans la prise en charge des victimes des violences sexuelles. Cette prise en charge doit être globale et doit garantir aux victimes une protection », déplorent ces victimes dans leur lettre.

Et de poursuivre : « Aujourd'hui encore, la peur liée au manque de justice et à la stigmatisation empêche les victimes de briser le silence face à cette atteinte à nos corps et notre mental. Cette destruction de la femme, pilier de la famille, détruit toute la société congolaise et empêche les communautés d’avoir la paix, de se développer et de vivre dans la dignité et l’entente ».

En conséquence, ces victimes exigen la justice de la part de l’Etat. « Nous exigeons que justice soit faite, afin de rétablir la paix et la dignité des populations congolaises ainsi que d’assurer la réconciliation des peuples dans la Région des Grands Lacs ».

Ces victimes disent également exiger du Président de la République, au nom de l’Etat Congolais, des excuses publiques. 

« Monsieur le Chef de l’Etat, sur ce chemin que nous aimerions parcourir avec vous, au nom de tout.e.s les survivant.e.s des violences sexuelles qui ne demandent aucun autre moyen que votre propre volonté, et qui symboliserait pour nous le début du changement : des excuses publiques et officielles au nom de la Nation », lit-on dans la lettre.

Les victimes des violences sexuelles se prononcent cet avant-midi à l'hôpital Panzi à Bukavu (Sud-Kivu). C’est là d’ailleurs que des centaines de femmes violés sont prises en charge grâce à l’expertise de l’équipe dirigée par le gynécologue congolais et Pri Nobel Denis Mukwege.

Japhet Toko