Kinshasa : l'instruction de Gilbert Kankonde sur l'ouverture de "Zando" s'apparente à l'excès de pouvoir (G.Ngobila)

Le gouverneur de la ville province de Kinshasa, Gentiny Ngobila, a répondu au Vice-premier ministre, ministre de l'Intérieur, Sécurité et affaires coutumières Gilbert Kankonde, sur son instruction de suspendre les travaux au marché central "Zando". 

Par sa décision, le VPM Kankonde rappelait au gouverneur Ngobila les différents engagements de l'hôtel de ville pris avec des opérateurs économiques exerçants au marché central de Kinshasa. Ce dernier est fermé au public depuis plus de deux mois pour éviter la propagation de la pandémie de coronavirus qui a déjà fait 101 décès en RDC.

Pour Gentiny Ngobila, cette instruction s'apparente à un excès de pouvoir et ne respecte pas les lois de la République. Dans une correspondance, le Chef de l'exécutif provincial de Kinshasa rappelle au VPM de l'intérieur que son instruction est une immixtion dans la gestion des structures économiques relevant des responsabilités de la ville. 

« Au regard de la Constitution spécialement dans son article 204 point 1,11,24 et de la loi 8-012 du 31 juillet 2012 portant principes fondamentaux sur la libre administration  des provinces, votre immixtion dans la gestion des structures économiques de la province s'apparente à un excès de pouvoir. Il en est de même pour toute instruction que vous donneriez sur matières décentralisées au-dessus desquelles le pouvoir de tutelle ne vous est reconnu dans les lois de notre République », a écrit Gentiny Ngobila.

Le gouverneur affirme que cette instruction ne sera pas suivie par les responsables des services de sécurité au risque de violer l'article 28 de la constitution de la RDC.

« Au vu de l'inexistence  de la réhabilitation du marché central dans les faits et pour attitude  relevée ci-dessus, caractéristique d'excès de pouvoir de votre part, il siéra aux responsables des services de sécurité de ne pas manifestement exécuter des ordres manifestement illégaux, en respect de l'article 28 de la constitution », ajoute-t-il.

Pour l’instant, l'hôtel de ville explique qu'aucun travail de réhabilitation n'y est fait mais qu'il s'agit plutôt d'une palissade pour réagir aux nombreux rapports de perpétration des crimes et autres actes de vandalisme.

Auguy Mudiayi