À l’issue de la visite humanitaire de la délégation de l'Union européenne en RDC, les membres de la délégation ont tenu une conférence de presse au cours de laquelle ils ont donné leur opinion sur la situation au pays. Dans ce cadre, Jean-Yves Le Drian, ministre français de l'Europe et des affaires étrangères, a révélé les quelques avancées qu’il a notées depuis sa dernière visite en mai 2019.
“ À partir du moment où on travail sur la réorganisation de la justice pour la rendre indépendante et que ça se sait et ça se voit, à partir du moment on dit pouvoir faire une agence de lutte contre la corruption et que ça se fait et ça va donc se voir, à partir du moment où on réaffirme son attachement profond aux droits de l’homme, à partir du moment où on dit qu’on va mettre en place une commission pour préparer les élections de 2023, afin que la transition pacifique à laquelle nous assistons puisse se traduire par une transition pacifique et démocratique, je trouve que ça va plutôt dans le bon sens”, a relevé Jean-Yves Le Drian avant de nuancer, “ on est loin du compte de la détermination et de l’aboutissement de l’action de ce gouvernement de Tshisekedi, mais je trouve que ça avance”.
Sur le plan diplomatique, aussi, Jean-Yves Le Drian a noté certaines avancées.
“J’observe aussi que depuis le mois de mai de l’année dernière, la RDC a repris toute sa place dans la scène internationale, que ce soit dans la CEAC, la SADC que ça soit au niveau des Nations Unies ou au niveau de la réflexion qui va être engagée autour du mandat de la Monusco et c’est une nouvelle donne”, apprécie-t-il.
Mais sur le plan sécuritaire, le diplomate français préconise le dialogue entre la RDC et les pays voisins afin lutter contre l’instabilité dans l’est du pays.
“Sur la sécurisation, je constate comme vous tous, qu’il y a des problèmes à l’est. Il est de la responsabilité des autorités de la RDC qui doivent prendre les moyens de sécurisation de cette région et c’est aussi la responsabilité d’un dialogue avec les pays voisins, un dialogue clair et ferme et la France est prête à s’associer à ce dialogue”, a-t-il dit.
Toutefois, fait remarquer le ministre Français de l'Europe et des affaires étrangères, le chemin est encore long et nécessite le soutien des uns et des autres.
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a publié un rapport vendredi dernier qui fait état de 1300 civils tués en 8 mois dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.