L'Assemblée provinciale de Kinshasa encourage le gouverneur Gentiny Ngobila Mbaka à mettre un terme au contrat signé entre la ville et la société africaine des commerces (SAFRICOM). C'est ce qu'a annoncé Léon-Junior Nembalemba, rapporteur de l'organe délibérant après la descente au marché central de Kinshasa dit "Zando" ce lundi 8 juin 2020 avec une commission de plus de 15 députés provinciaux.
Pour l'Assemblée provinciale de Kinshasa, ce contrat est léonien et empêche la ville de maximiser les recettes. Ils estiment que SAFRICOM gagnerait plus d'argent qu'il n'en faut.
" (...) Un deuxième problème pour lequel on était descendu sur terrain c'est à propos du contrat avec la société Safricom qui choque les élus provinciaux comme le savez-vous la ville de Kinshasa a des difficultés pour réaliser des recettes. Entretemps, il y a une seule société qui a construit quelques 4 ou 5 magasins et perçoit jusqu'à 2000 USD par magasins. Ceci veut dire qu'ils perçoivent environs 208 000 USD le mois pour ses magasins là. À part ça, ils perçoivent aussi des taxes d'étages et d'assainissement. Tout ça pour une seule personne qui a signé un contrat qui pour nous est léonin. C'est pourquoi nous avons demandé au gouverneur de mettre fin à ce contrat là puisqu'il n'y gagne rien pour le compte de Kinshasa. Nous voyons aucune importance de continuer avec un tel contrat",a expliqué Léon-Junior Nembalemba, après avoir rencontré le gouverneur Gentiny Ngobila.
l'Assemblée provinciale mettra en place une commission qui devra étudier en profondeur ce dossier et bien d'autres questions.
Contexte
Nous sommes le 3 juin 2005, l'Hôtel de ville de Kinshasa et la société Africaine de commerce (SAFRICOM) signent un contrat pour notamment aménager des espaces extérieurs le long des avenues Rwakadingi, de l’École et Bolingo, construire des arrêts de bus au marché central ainsi que 100 magasins pavillonnaires, aménager des parcs de signalisation et des équipements nécessaires à une meilleure circulation automobile.
Le 7 novembre 2019 soit 14 ans plus tard, le nouveau gouverneur Gentiny Ngobila notifie l'administrateur des magasins de SAFRICOM, Hassan Mourad que l'Hôtel de ville juge que le contrat n'a pas pu atteindre les objectifs y assignés concernant et par la même occasion décide d'y mettre fin.
À son tour, SAFRICOM, saisi les vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Justice et Garde sceaux ainsi que le Conseil d’Etat pour trancher. Les deux institutions ont pris des arrêtés pour surseoir à la décision du gouverneur. Le vice-premier ministre en charge de la Justice a souligné dans sa correspondance adressée au gouverneur que : « Dès lors, toutes les mesures à prendre dans le cadre de ce dossier doivent l’être en conformité avec la loi et aller dans le sens de préserver le bon climat des affaires (…) Votre décision de vouloir détruire les constructions citées est donc inappropriée et ne devrait pas s’opérer ».
Auguy Mudiayi