Un officier des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) a alerté ce jeudi 28 mai ACTUALITE.CD, au sujet de la naissance d'une nouvelle rébellion à Minembwe (Sud-Kivu), dans l'est du pays. L'Alliance du Congo pour la Paix (ACP), comme c'est d'elle qu'il s'agit est opérationnelle, pour l'instant, dans le triangle Bijombo, Itombwe et Minembwe.
Le nouveau groupe rebelle est constitué des membres venus de la diaspora et des officiers ayant dernièrement fait défection des FARDC pour rallier des mouvements armés, précise notre source.
"C'est une coalition qui réunit des combattants venus des États-Unis, du Burundi, du Rwanda, de l'Ouganda et d'autres contrées. Elle est constituée par des Banyamulenge (coalition Ngumino-Twirwaneho) associé à Ebwela, Kibukila, Anzuluni et Sikatenda pour combattre les FARDC", alerte un haut gradé des FARDC basé à Bukavu.
Plusieurs chercheurs qui documentent la dynamique des conflits dans le Sud-Kivu ont confirmé à ACTUALITE.CD cette nouvelle menace de rébellion. Mais tous se réservent de confirmer le nom de la coalition armée. L’un qui collabore avec le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST) parle d’une rébellion agissant sous le label «Dutabare» (Allons en rescousse, en Kinyarwanda), alors que l’autre parle lui de «Dutabare-Twirwaneho» (Allons en rescousse-Défendons-nous), un slogan communautaire pour exprimer l’objectif de ACP.
Nos sources révèlent que l'armée congolaise s'est même affrontée avec les nouveaux rebelles le 23 mai dernier, combats au cours desquels, 5 assaillants ont été tués et deux militaires tombés sur le champ d'honneur. Jusque ce jeudi, les affrontements se poursuivaient aux alentours de Minembwe. Des sources locales confirment à ACTUALITE.CD cette information.
"Nous sommes au courant de ces nouvelles (naissance d'une nouvelle rébellion) et la plupart des messages lancés c'est pour préparer la population à leur nouvelle rébellion", signale un membre de la société civile de Minembwe qui a voulu garder l'anonymat.
Cette semaine, l'armée a affirmé avoir pris des dispositions pour " stopper" la progression des "miliciens" vers Minembwe Centre.
Notre source au sein des FARDC signale que quatre officiers qui voulaient rejoindre la rébellion, notamment le colonel Kawaya et le major Muco, ont été arrêtés et transférés à Kinshasa. Jusque-là, les FARDC hésitent de s'exprimer officiellement sur cette nouvelle menace dans l'est de la RDC.
Depuis 2016, Minembwe fait face à des conflits à répétition dont les causes, selon les notables et la hiérarchie militaire, sont politiciennes, et nient les faits des conflits intercommunautaires.
Justin Mwamba, à Bukavu