La paie des enseignants Nouvelles unités (NU) devrait débuter ce mois d’avril en République Démocratique du Congo (RDC). Mais depuis le 20 avril, date annoncée pour le démarrage de cette opération, rien n’est fait faute à la pandémie mondiale de coronavirus qui frappe également la RDC depuis mars dernier, regrette le Ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST). D’après le ministère, le gouvernement éprouve de la peine à réaliser sa promesse car essoufflé par les « intenses et interminables exigences », sur terrain, dans le cadre de lutte contre le Coronavirus.
« Hélas ! Il est difficile sinon mal aisé de tenir encore, à ce stade, un discours optimiste. Simplement et logiquement, parce que la survenance de la pandémie de la maladie à coronavirus (Covid-19) vient basculer et faire bouger les lignes des paramètres macro-économiques, en impactant négativement le trésor public et, partant, en rendant probablement difficile la paie de ces Nouvelles Unités, pourtant déjà prévue ce mois d'avril », explique le ministère dans une communication.
Début avril, le ministre de l’EPST rassurait que le toilettage des listings de nouvelles unités, tel qu’exigé par les partenaires techniques et financiers était sur la voie d’être terminée pour que la paie soit effective dès ce mois d’avril. Ce travail de toilettage a été effectué au terme d’un processus d'identification de tous les Enseignants, Établissements et Bureaux Gestionnaires NU. Une opération qui s’est réalisée avec le concours de la Banque mondiale, les ministères du Budget, des Finances et de la Fonction publique ainsi que la Présidence et la Primature.
Le Ministère de l’EPST dit avoir fait sa part avec cette mise à jour des listings par son Service de Contrôle et de Paie des Enseignants (SECOPE). Mais cela ne suffit pas, car il se pose, d’après lui, un problème de financement.
« Les solutions ne relèvent pas du seul Ministère de l'EPST. Tout étant conjonction d’efforts à fournir dans une collaboration étroite entre les Ministères du Budget et des Finances dans la mesure où la paie des enseignants est de leur ressort », évoque le ministère de l'EPST.
La Banque mondiale a promis d'accorder un financement d'1 milliard de dollars sur trois ans. Un financement qui serait affecté par la crise mondiale générée par la pandémie de coronavirus.
« Face à cette triste réalité qui n’est issue de la volonté d’aucune institution du pays, et dans un élan de patriotisme en cette période d’état d’urgence sanitaire proclamé par le Chef de l’Etat, les uns et les autres sont appelés à se liguer comme un seul homme aux fins de bouter d’abord et davantage hors d’état de nuire, l’ennemi commun et invisible qu’est le Covid-19. Nul n’ignore, à ce point, les nombreux efforts consentis à l’échelle planétaire, en général, et en République démocratique du Congo, en particulier, pour ralentir, sinon endiguer la propagation de ce virus qui n’a fait que décimer les vies dans le monde », indique le ministère.
Il appelle les enseignants à la patience : « Certes, les enseignants NU méritent mieux car ayant déjà fait preuve d’une bravoure et d’un bénévolat digne d’éloges et d’encouragement dans leur attente de la matérialisation de la promesse du Président de la République. Cependant, ils devront attendre encore un peu au regard de ce tableau sombre dressé ci-haut. Ce, en privilégiant encore et toujours la voie du dialogue en vue de préserver la paix sociale et la syntonie qui caractérisent leur relation partenariale avec le Gouvernement depuis la nuit des temps », exhorte le ministère.
En ce qui concerne les chiffres en lien avec le coronavirus, la RDC cumule 394 cas confirmés positifs. Jeudi, le comité multisectoriel de lutte contre le Covid-19 a annoncé 17 nouveaux cas de la maladie à Kinshasa sur 174 échantillons testés. Aucun nouveau décès à part les 25 déjà enregistrés. Le nombre de guéris passe à 48 après la sortie d’un patient de l’hôpital.
Claude Sengenya